mardi 29 mars 2011

semaine 47: la parade de la St-Patrick

Je sais, je vous entends d'ici: "c'est parce que la parade, ça fait une semaine et demi de ça"... je sais, je sais.  Je procrastine un peu mon blogue ces temps ci car je travaille beaucoup.  J'ai même rajouté une 6e job à temps très partiel à mon actif, ça me fait rusher un peu, mais c'est pour une bonne cause: la future semaine 49; je saute sur l'occasion de faire de l'argent et une activité spéciale pour mon blogue en même temps.



Donc, je suis allée à la parade de la St-Patrick.  Je n'ai jamais vu de parade, je crois, sinon, je devais avoir cinq ans, pis je m'en souviens pas, alors on va dire que c'était une première.  J'y suis allée avec Jean Michou, Pif, Joanne, Nicolas, bref, tous des amis de mon ex (allo mon ex qui lit mon blogue!).  J'ai d'ailleurs appris ce jour là que mon ex sort maintenant avec l'ex de son ami, une fille ben religieuse, genre je-vais-à-l'église avec Jésus pis toute la gang.  La différence entre moi et cette fille est énorme, ça fait bizarre, mais je leur souhaite d'être heureux, pour vrai; et je sais que ça risque d'être plus bénéfique et apaisant pour lui de parler d'amour et d'amitié pour son prochain que du gars qui a eu la diahrée à ma job et qui a essuyé ses bobettes pleines de caca avant de retourner s'asseoir avec ses amis, ou de la fille qui a fait un badtrip de E et qui se roulait dans la vitre cassée en hurlant.  Moi je préfère parler de marde, c'est pas étonnant.  Bon.  Pour en revenir avec les gens que j'étais, pour eux, c'est une tradition d'aller là à chaque année; quand je leur ai demandé combien de temps ça faisait qu'ils fêtaient la St-Patrick, ils se sont regardé en riant de leur réponse: une décennie.  J'avais choisi les bons partners.  Non-Irlandais, ceci dit.


 
- Heureusement qu'il fait beau, quand il neige ou il pleut c'est plate.  Mais puisqu'il n'y a pas de neige, ça va virer dégeu vite, avec tout le monde qui pisse partout, ils m'ont dit.



Le rendez-vous était à midi au coin Ste-Catherine et Crescent, côté sud.  Je suis arrivée à midi pile et tout le monde était en retard; encore une fois, après avoir travaillé toute la nuit, j'aurais bien dormi une ou deux heures de plus.  Ça m'apprendra à être à l'heure à un rendez vous où le monde prévoit boire toute la journée/où le monde ont bu toute la nuit précédente.  Tous mes amis sont arrivés, j'ai texté Raph qui est venu nous rejoindre une heure plus tard, je suis allé m'acheter de la bière irish pour être dans le coup, et je me suis postée devant la parade.  Je dois vous dire: moi, je suis une fille qui a une famille que de blancs, je n'ai aucune autre nationalité dans mon arbre généalogique, à part ma tante laotienne et ma cousine chinoise, mais même là, dans mon ADN, j'ai que du blanc.  C'est horriblement plate, parce que les gens mélangés c'est toujours les plus beaux, et les plus forts (c'est pour ça que j'ai toujours le rhume, maudit), et avec des bagages tellement plus intéressants, pis en plus, ces gens là ont la chance d'avoir de la famille postée un peu partout dans le monde.  Anyway, tout ça pour dire que je ne ressens pas cet attachement à une nation, peut-être parce que ici, ce qui importe le plus, c'est le hockey, et je m'en fous vraiment de ce sport -violent pour rien.  Mais là, je m'égare.



Je me demandais pourquoi les Irlandais ont une fête et pas les Polonais, genre.  Je suis allée surfer un peu pour en savoir plus sur la St-Patrick, et j'ai particulièrement aimé la description de cette fête sur Wikipédia: "La fête de Saint-Patrick est célébrée par les Irlandais du monde entier, expatriés ou descendants des nombreux émigrants, et sa popularité s'étend aujourd'hui vers les non-Irlandais qui participent aux festivités et se réclament « Irlandais pour un jour ». Les célébrations font généralement appel à la couleur verte et à tout ce qui appartient à la culture irlandaise : la fête de Saint-Patrick telle que pratiquée aujourd’hui voit les participants, qu’ils soient chrétiens ou pas, porter au moins un vêtement avec du vert, assister à des « parades », consommer des plats et des boissons irlandaises, en particulier des boissons alcoolisées (bières et stout irlandais, comme la Murphys, Smithwicks, Harp ou Guinness, ou des whiskeys, des cidres irlandais, des Irish coffee)."  Bref, une belle fête de saoûlons, tout ça.  I like it that way.



Je crois que la population irlandaise fière de l'être est sur le déclin de l'âge: tous les chars allégoriques -si on peut les appeller comme ça, plus souvent qu'autrement, c'était juste une vulgaire mini-van sept places- étaient remplis de vieillards.  Sinon, c'était de énormes camions écrit CHOM.FM avec un band live dessus qui jouait du Bon Jovi, ou une gang d'enfants qui dansaient sur du Shakira (Pourquoi c'est toujours de la musique de merde qui joue dans ces endroits où justement tu veux entendre autre chose?  C'est comme aller dans un tout inclus, ils te mettent de la musique horrible et trop forte à midi sur la plage, quand toi tu préfèrerais de loin une petite guitare cubaine et/ou le bruit des vagues.  Ces gens ne comprennent rien à la vie.)  On a vu la coupe Grey avec un joueur que je ne pourrais nommer; j'ai reconnu Patrice Brisebois sur sa décapotable grâce à la fois où Raph et moi on l'avait pogné au Go-Kart, j'ai vu une Marie Laberge irlandaise (cheveux roux, toupet blanc), et plein de fanfares de secondaires.  On a aussi vu des dizaines et des dizaines de bonhommes alignés en jupes à carreaux jouer de la cornemuse:

- Elles sont où, normalement, les cornemuses? On voit jamais quelqu'un se pratiquer à la cornemuse sur son balcon, j'ai demandé à mes amis, comment ça là on en voit mille?

Il était même pas deux heures de l'après midi et le gars à côté de nous était complètement saoûl.  Je ne pourrais même pas vous rapporter ce qu'il a dit tellement il parlait mou, alors je l'ai pris en photo pour compenser le manque d'information.  On a vu plein de petites filles danser des gigues (Karine aurait été jalouse) avec les cheveux les plus frisés que j'ai vu de ma vie.  C'était comme des springs; j'aurais vraiment aimé ça y toucher.  On a vu des cheerleaders faire des pyramides, et mieux encore, on a vu des jets passer dans le ciel; on se demandait si on allait les voir puisqu'ils sont supposément partis en Libye.  J'ai été extrêmement déçue de voir qu'il n'y avait pas de fumée verte qui sortait de leurs réacteurs -ou whatever de où, je connais pas ça, les avions.  On s'est dit que l'année prochaine, on allait se louer une place dans la parade, ça serait pas pire, non?  Ha, ha.



Après la parade des gardes de sécurité/hommes sandwiches, c'était fini, alors on a commencé à marcher dans la rue, et là le fun a commencé.  On a vu un gars qui quêtait avec une pancarte "too ugly to prostitute"; on a vu des punks, contents de pouvoir boire en pleine rue sans se faire arrêter; on a croisé des gens qu'on connaissait; j'ai pris une photo avec un farfadet creepy... good times.  On s'est arrêté à la SAQ pour s'acheter de quoi boire, et on a vu une bouteille à 35 000$.  Fou.  On a continué à se promener dans le centre-ville où tout le monde avait une canette de bière à la main.  J'ai bu du whisky au goulot, ce que je n'ai pas fait depuis des années, et jamais avec du whisky, d'ailleurs.  J'ai vu du monde se péter la gueule, j'ai vu du monde vomir, j'en ai vu d'autres assis dans des ruelles en train de frotter le dos de quelqu'un qui semblait sur le point de régurgiter.  Il n'était même pas six heures.




Une belle journée, la fête des Irlandais.