lundi 14 février 2011

semaine 42: se marier sur la Plaza St-Hubert

Tout d'abord, je vous dois mes plus plates excuses: je n'ai pas eu le temps de faire une activité la semaine dernière.  J'avais plusieurs contrats de traiteur, plusieurs party au bar, et évidemment, c'était des journées style "je cuisine le jour, je suis au bar la nuit, je me lève le lendemain matin pour recommencer".  Je ne vous expliquerai pas en détails comment fonctionne mon horaire de travail, mais des fois, j'ai juste même pas le temps de me nourrir convenablement, ce qui est très nul pour une chef cuisinière (mes papilles gustatives sont difficiles et exigeantes) puisque mon bonheur passe d'abord et avant tout dans la bouffe.  Eh ben oui, parce qu'on mange trois fois par jour, alors aussi bien le faire comme il se doit, non?  Fuck le junk, le pré-fait dans la cuisine du Provigo et les choses congelées, la bouffe qu'on ingère, c'est comme de l'amour; plus c'est bon et frais, plus on va être heureux.  Mais bon, je m'égare là.  Tout ça pour dire que j'ai feelé tout croche pendant une semaine, parce que je n'avais pas eu le temps pour une activité, mais qu'est-ce-que vous voulez, j'ai un loyer et des factures à payer, c'est archi-plate comme ça... faut avouer que ça m'est pas arrivé trop souvent en presqu'un an, de choker mon Affaire parce que je travaillais trop, non?

Alors puisque c'est la St-Valentin et que je veux faire une activité qui fitte un tantinet -je me kaliss vraiment de cette fête là, ok, oui, je vous entends déjà dire: "ouain, mais t'es célibataire, on remarque ton ton aigri", vous vous foutez le doigt dans l'oeil jusqu'à se revirer la peau à l'envers; à chaque année, j'ai ma Valentine: c'est ma maman qui m'achète tout plein de chocolat.  Mais même quand j'étais en couple, je n'ai jamais étalé de pétales de roses sur mon lit avec du Kenny G en background qui joue, préparé un bain moussant avec un seau en métal sur pied avec du champagne dedans, j'ai jamais mangé de fraises, pour ensuite aller aux toilettes et cacher mon rouleau de fil de soie dentaire derrière mon dos comme si c'était vraiment honteux, pas de chandelles, parfumées ou non, j'ai jamais rien fait pour fêter cette connerie de fête stupide, un peu plus, et je vous parle de mon déviergage, vous allez voir comment je suis une fille vraiment romantique, mais j'me tais.  Mon père lit mon blogue.

J'avais prévu aller sur la Plaza St-Hubert avec Karine, et aller essayer tout plein de robes de mariées en rigolant avec elle; on avait même prévu aller sur un groupe Facebook qui a pour nom "twins bro" ou quelque chose dans le genre, imprimer une photo de deux jumeaux et dire qu'on est des meilleures amies qui ont toujours tout fait ensemble, qu'on sort avec des frères, et qu'on veut se marier en même temps, et tra lala.  Mais Karine m'a choké le matin même parce qu'elle était malade et qu'elle avait toussé toute la nuit.  Alors j'ai appellé Raph, à qui j'avais demandé la veille s'il voulait venir faire ma demoiselle d'honneur gai, je l'ai soudoyé avec un souper au resto et il a accepté de venir avec moi.  Plus souvent qu'autrement, les activités 52, c'est beaucoup plus drôle quand on est plusieurs.

On a décidé qu'on garderait nos prénoms, pour pas trop se fucker, que mon fiancé s'appellait Andrei, et qu'il était Russe.  Au départ, on avait même pensé dire que je l'avais rencontré sur les Internets, et que je le mariais pour qu'il puisse venir au Canada, mais après avoir trop ri de nos conneries, on s'est dit que personne n'allait nous demander quoi que ce soit, alors on a abandonné l'historique de ma vie de couple.  On s'est plutôt concentré sur le mariage en tant que tel...

On a commencé par la boutique "Oui, je le voeux", ouh, un calembour, comme c'est original.

- Bonjour! j'ai gueulé dans la boutique, je vais me marier au mois d'août prochain, voici ma demoiselle d'honneur! j'ai ajouté en pointant Raph.

On a déposé nos manteaux au vestiaire, enlevé nos bottes, chialé un peu parce qu'on allait mouiller nos bas, et on s'est plongé dans les cartables de photos de robes.  Les noms des robes sont aussi hot que les noms de peinture Sico: "cascades", "gloire du matin", "fleurs d'amour", "divina platine", "jean marie" (jean marie! HAHA).  À un moment, Raph a demandé à notre petite madame, Anna Maria (paranthèse: ce nom fait vraiment petite madame qui aide les nanas dans les magasins de robes de mariées dans un film hollywoodien, et toc! un point pour la semaine 42):

- On va servir du saumon, au mariage, auriez-vous une robe qui fitte avec du saumon? il a dit avec une voix de gai clichée.

- Eeehhh....

- Il va y avoir des asperges aussi, il a ajouté, très sérieux.

Moi j'avais la face penchée dans le cartable, cachée par mes cheveux en rideaux autour mon visage -vive les cheveux longs-, et je me mordais les lèvres pour ne pas rire.  Faut comprendre que Raph est pas gai, et qu'il jouait très bien son jeu; la petite madame ne savait tellement pas quoi dire, alors elle a pointé une robe en démonstration derrière nous:

- Peut-être celle là?...

- Boof... j'ai dit.

- Ah non, hein, ça, ça fait plus truite, a dit Raph, qui s'est immédiatement replongé dans son cartable.

Parfois, je pointais une robe en disant "tiens, celle là, peut-être", et Raph disait "aah, ouin, ça c'est vraiiiment beau" ou alors "aah, non, ça par exemple, non, ouach".  Après en avoir choisi quelques unes, je suis passée à l'essayage, et oh, tiens, ça se passe seins nus et en bobettes avec Anna Maria cet affaire là.  Soit.  La première que j'ai essayé s'appellait Tahiti, et je devais porter une gros jupon et un corset et putain que ç'a été long enfiler cette chose là, mais amusant dans son ensemble.  Je ne me sentais pas excitée comme le serait une fille qui va se marier pour vrai, en fait, je ne crois pas vraiment au mariage -même si j'adore les mariages (open bar, svp)- et je voulais voir la sensation que ça me ferait essayer une robe de mariée, peut-être que ça ferait sonner une cloche à quelque part dans ma tête, mon coeur, mes tripes à la rigueur, et non, je n'ai absolument rien ressenti.  Je ne sais pas encore si je devrais être déçue ou contente de savoir que je n'ai pas le gène mariage, mais bon.  Ça doit être les ptits brillants qu'ils foutent partout sur les robes, je trouve ça horrible, même si je devais dire le contraire à Anna Maria pour ne pas être trop blessante avec elle.  D'ailleurs, je me sens mal par rapport à ma petite Anna Maria, je l'ai fait travailler pour rien, pendant presqu'une heure; heureusement il n'y avait qu'une seule autre cliente dans la boutique, plusieurs vendeuses marchaient sans but.  Alors c'est pourquoi, au moins, que je lui faisais croire que je trouvais les robes jolies. 

On a sorti l'appareil photo pour me prendre en photo, et la madame chef (c'était la chef parce qu'elle parlait vraiment plus fort que tout le monde, on les spotte de loin celles-là) a aboyé:

- Pas le droit de prendre de photos!!!

- Mais, je voulais me prendre en photo pour envoyer ça à mon chum, il est en voyage d'affaires, j'ai dit, implorante.

- Ben, premièrement, elle a gueulé de l'autre bout de la pièce, tu montres pas ta robe à ton chum...

- J'm'en fous de tout ça, moi, je suis pas traditionnelle, j'ai répondu en la coupant.

- ... et tu peux pas prendre de photos parce que le monde font des copies! elle a terminé en grondant encore plus fort.

À ce moment là de l'histoire, j'aimerais vraiment reculer en arrière et lui demander: "mais pourquoi alors toutes vos robes sont affichées sur votre site internet, grosse poufiasse bête?"  Franchement.  Ils le disent, dans Clueless, les Polaroids, y'a rien de mieux que ça  (euh, c'est bien dans Clueless, non?).  Bref, les photos qu'on a réussi à prendre, c'est avec nos cellulaires; c'est pour ça qu'elles sont un peu floues.  C'est magique un iPhone, tu peux faire semblant de checker ton Facebook ou être en train de changer de tune, mais dans le fond, t'es en train de prendre une photo.  El viva Apple.

Après avoir essayé Tahiti, qui était la plus chouette avec son énorme jupon et son corset, -quoique un peu trop de fioritures-, Suave qui était vraiment laide avec un genre de tissus que mes Barbies utilisaient souvent dans leur garde-robe, une autre que je ne souviens pas du nom avec plein de petites dentelles brillantes dans laquelle j'avais l'air d'un sapin, et une autre qui m'aurait fait un cul d'enfer mais que mes hanches ne passaient pas dans le trou (eh merde), j'ai abandonné.  J'en avais plein mon casque d'essayer des robes les boules à l'air, Raph aussi était tanné, alors on a pris la carte et on a dit qu'on allait revenir la semaine d'après, on a finalement aperçu le bac à pantoufles en fantex trop tard, et on est sorti. 


On a vu de l'autre côté de la rue un magasin de robes de graduation illumé en néon bleus et froids, avec des robes laides, mais laides, et quatre gamines boutonneuses sont entrées dans la boutique, alors on s'est dit qu'il fallait aller voir là.  On a travaillé un peu notre histoire: on était des demoiselles d'honneur dans un mariage de gais, et le marié (e?) s'appellait Bobby (on a jamais parlé de son chum, étrangement).  On a choisi pour Raph une robe verte fluo avec des petites fleurs roses fluo, et moi une horrible robe rose fluo (pour faire le contraire tsé) avec tellement de tulle que j'ai vraiment l'air de peser au dessus de 250 livres (mais tellement que je me sens obligée de dire mon vrai poids: 140 lbs), et heureusement, la madame ne s'est pas formalisée quand on lui a dit qu'on était des demoiselles d'honneurs dans un mariage gai et que même Raph voulait essayer une robe.  En s'habillant, on jasait tout bonnement:


- Tsé que Antonio et Antonia vont venir au mariage? a dit Raph.

- Non!  Ils vont faire tout le voyage? j'ai gloussé.

- Ben oui, toi, (Raph n'avait pas perdu son personnage et ses manies encore) Bobby leur paye le voyage... du Chili, faut l'faire!

On a posé devant le miroir, joué avec nos tutus, et Raph a dit:

- Je me sens comme une belle et charnelle princesse!

Puis on a dit qu'on allait revenir avec le marié(e?) pour qu'il nous dise son choix final, on a pris la carte et on est parti.  Digne de mention: la femme voulait me faire un prix d'ami sur ma robe qui était 299$.  Celle de Raph: 200$.  Cher pour du fluo, hein?

On s'est dit qu'il fallait absolument essayer une robe de mariée médiévale, puisque le médiéval m'a suivi un peu beaucoup cette année dans mes activités -quoique ça fait un bail que ça n'a pas fait surface-, mais on était tannés de se déshabiller, enlever nos bottes et tout, alors on a préféré aller boire du vin à la place.

Conclusion de ma journée dans la peau d'une mariée: si j'ai pour me marier un jour, je persiste et signe avec mon rêve d'enfance: me marier à Las Vegas habillée en Star Trek.  Ben plus significatif (je ne connais rien à Star Trek), bien plus drôle, bien moins quétaine, et t'es sûr d'avoir un party de la mort, parce que t'es à Las Vegas.

deleted scenes sur http://www.33mag.com/ dès demain, si je suis capable! ;)