vendredi 14 janvier 2011

semaine 39: le cours de RCR

Non, y'a pas beaucoup de sexe dans cette activité là (puisque je sais à quel point vous appréciez quand je vais faire des activités où on parle de cul), et c'est une activité un peu plate mais, la chose magique cette semaine est que j'ai été payée pour le faire.  C'est un peu jouissif pour moi, qui dépense un peu trop pour mon blogue... je regarde alors le côté positif de la chose (je suis toujours positive dans la vie) j'me dis que c'est comme si j'étais stagiaire (pour moi-même), que je m'amuse comme une petite folle (avec moi-même -et mes co-stars quand il y en a) et qu'un jour couleur d'orange, je serai vraiment payée avec des vrais dollars pour continuer à faire mes conneries.  C'est beau de rêver en couleurs, non?  Oui, le plus souvent possible.  Anyway, qui rêve en noir et blanc?...

Donc ma formation RCR, gracieuseté de ma job, se donnait au bar, lundi, à 8h30... du matin.  Ouach.  J'avais un peu trop donné la veille en exercices physiques à deux (j'ai même toppé mon record en une journée), donc pas beaucoup de sommeil, j'ai baillé dans la face de l'instructeur toute la journée, y'a même des bouts où j'étais debout et où si j'avais fermé les yeux, je me serais endormie sur-le-champ (s'endormir debout: aaaah, je comprends maintenant).  Le mec est arrivé presque une heure en retard: bravo, champion.  Tu demandes à des gens qui travaillent la nuit de se pointer là tôt le matin et toi-même t'es même pas foutu d'être à l'heure.  Ça me fait chier, surtout quand je me dis que j'aurais pu dormir plus longtemps.  Pour moi, ne pas être à l'heure, c'est presque ex aequo avec les hypocrites et les menteurs (j'ai connu une fille qui excellait là dedans, franchement, elle se mériterait la médaille d'or aux Olympiques des Trous de Culs).  Oui, parfois, moi-même, j'arrive un peu en retard, mais genre 5-10 minutes, pas une fucking heure.  Bref, il fait son entrée dans la place et il s'est peté la gueule dans les escaliers devant tout le monde, et nous, au lieu d'aller l'aider, on a ri.  Bien fort. 

Il s'excuse de son retard, se présente: Jean, et bla bla bla, et nous fait s'asseoir devant les fenêtres qui laissent passer l'air comme si c'était juste un rideau de douche -je portais mon manteau d'hiver et j'avais froid, c'est pour ça qu'on boit dans les bars; pour se réchauffer, et pour avoir un peu de lumière du jour, j'imagine, nous, les vampires en sérieux manque de vitamine D.  Et il jase.  Des histoires qu'on s'en kaliss comme l'an 40, qui n'ont aucun rapport (ou presque) avec la formation qu'on veut suivre, et il rigole, le mec, il rigole tout seul de ses histoires, se frotte la bedaine et se flatte les cheveux. 

Puis on doit se mettre en équipe de trois et s'amuser à mettre en ordre la façon de faire lorsqu'on est devant quelqu'un en détresse.  Cette activité a pris à elle seule au moins une heure.  Il ne faut pas oublier qu'on est treize personnes qui travaillent ensemble dans les bars, donc on est drôles et on s'entend bien: on pousse sans arrêt des blagues, on crie, on niaise.  La première chose à faire, pour tout le monde, c'était "vérifier la scène", mais non!  C'est "gants et masque".  Tsé, la paire de gants de médecine et le masque de la grippe aviaire que tu traînes toujours dans tes poches?  Voilà à quoi qu'ils servent!  Si tu vois quelqu'un qui rush, mets tes gants, sors ton masque, et te voilà fin prêt à sauver des vies.  Tout le monde va se tasser sur ton passage, tu vas tellement avoir l'air de savoir ce que tu fais.  Et évidemment, tes gants qui traînent dans tes poches depuis tout ce temps ne seront pas plein de boubou de pantalons, n'auront pas de saletés de vie genre du vieux tabac collé qui s'est échappé de tes centaines de paquets de clopes que tu auras mis dans cette même poche.  Ben non!  Tout simplement parce que tu auras mis le tout dans un ziploc.  C'est de l'organisation être secouriste.  Et le masque, c'est pour faire la respiration artificielle: d'après Jean, faire le bouche à bouche à un inconnu, c'est aussi dangeureux que de se pogner solidement un inconnu dans une soirée bien arrosée.  Jean, lui, il ne se pogne pas de mystérieuses femmes étrangères dans les bars, oh non, il avait l'air vraiment dégoûté à l'idée de cette pensée -je me suis tue sur les derniers mois de ma vie...

Après le dîner, on a reçu un petit carton, on devait le lire à voix haute et dire si on pensait que ça valait la peine d'appeller le 911.  Mon carton était vraiment poche: "une personne qui fait une crise d'asthme réglée par la prise de médicaments".  Come on!  Celui de Christian était "une fracture ouverte du tibia", déjà, là, on a quelque chose, ou celle de Raph "une femme enceinte qui a des convulsions".  Bon, c'est un jeu digne de la troisième année primaire, mais on a quand même réussi à niaiser.  On avait pas le choix, sinon on s'endormait tous comme Fred qui a passé la majeure partie du cours à cogner des clous solidement.

Et là, on s'est mis en équipe de deux et une personne devait faire la victime et l'autre les secours.  N'importe quoi.  Quand on était les victimes, Jean nous a dit:

- Tu as amplement le choix de dire et faire ce que tu veux.  Si tu veux envoyer chier ton secouriste, tu peux, si tu ne veux pas lui répondre, t'as le droit.  Et quand je tape des mains, vous vous mettez à vomir. Ok? c'est parti!


Jean le secouriste et René le blessé.
 Bastien l'a prit au mot.  Il devait jouer le rôle de quelqu'un qui fait une allergie aux arachides, qui a mangé des arachides et qui n'a pas son Epipen (j'ai cherché la traduction française de ce mot, ça n'existe pas, ça d'l'air).  Il a passé les deux minutes qui suivaient à hurler, mais vraiment hurler, aïgu, puis à faire semblant de vomir, toujours en hurlant.  On était tous à côté, à essayer de faire semblant qu'on était blessés nous aussi: impossible.  On ne faisait que rire de Bastien.  Si j'y avais pensé, j'aurais déposé ma caméra sur une table, et j'aurais enregistré les sons, ça aurait vraiment valu la peine.

Digne de mention: Jean nous parlait de l'ACV.  C'parce que, je ne connais presque rien à la vie médicale, mais il me semble avoir entendu il y a de ça plusieurs années, qu'il faut dire AVC, parce que c'est provoqué par l'interruption de circulation sanguine (V, pour vaisseaux sanguins, j'imagine) puis comme il n'y a plus de sang qui passe, les cellules du cerveau meurent (C pour cerveau, encore une fois), donc, le V avant le C.  Il me semble qu'il devrait être au courant de cette information. 

Deuxième digne de mention: tu prends du viagra pour fourrer ta femme et le lendemain du nitro parce que tu fais une crise d'angine: ton coeur explose.  Littéralement.  C'est bad ass en criss, ça.

Conclusion:  j'pense que ça vaut la peine de faire son cours de RCR.  Oui, ça niaise pas mal, mais je pense que le cerveau réussi à graver tout ça dans sa mémoire, et le jour où tu vas en avoir besoin, ça va te servir.  Pour ma part, c'est la deuxième fois que j'en passe un, j'en avais eu un avec mon cours de cuisine d'établissement à l'ITHQ, alors je suis deux fois plus préparée à que tu pètes une coche devant moi.  Et pour finir, si t'arrêtes de respirer, appelle le 911.

Dire que j'ai la section 2 à faire lundi prochain... je vous laisse l'imaginer, la semaine prochaine, y'a autre chose au menu, ça va faire les activités plates.  J'ai déjà hâte.  J'me demande même si un p'tit Vox Pop serait de mise... on verra.

Deleted scenes lundi prochain sur www.33mag.com, section magazine!