lundi 21 février 2011

semaine 43: la Salsathèque et plus encore...

Quand Raph et moi déambulions la semaine dernière sur la Plaza St-Hubert, on a vu une place de salsa, c'est là qu'on s'est dit, tous excités: "faut tellement aller danser de la salsa!", alors c'est ça qu'on a fait cette semaine.  Mais Raph a choké pour passer du temps avec sa blonde, c'est donc une Karine vraiment dedans qui m'a accompagnée; elle a même apporté ses souliers de danse en petite cuirette.


On s'était donné rendez vous à 21h30 devant la Salsathèque, on est arrivées les deux en retard à 22h15.  Sti qu'on est connected.  Je suis arrivée un peu avant elle, alors je suis allée voir à l'intérieur: c'était très éclairé, je voyais les barman en train de couper leurs agrumes, et un autre client entré en même temps que moi était aussi perplexe:


- Êtes-vous ouvert? j'ai demandé.

- Ben oui... le barman a répondu.

- Tu danses la salsa? m'a demandé le bonhomme perplexe.

- Non, pantoute.

Et il est parti. 

Karine est arrivée, et nous sommes allées s'asseoir au bar, qui soit dit en passant, est illuminé bleu, c'est vraiment hot -le seul point négatif de cette affaire là c'est que je n'arrêtais pas de pogner des chocs assez forts pour que je dise "ayoye tabarnak" à chaque fois, et que mes bras étaient tout engourdis.  En fait, la place au complet est vraiment quelque chose; si un jour je tourne un film, je vais tout faire pour qu'il y ait une scène dans un bar, et c'est là que je vais aller.  Il n'y a que des miroirs; sur les murs, les tables, même le plafond -j'ai eu une petite pensée pour Denis, vous savez, Denis et sa chambre miroir (semaine 19); il y a des faux palmiers illuminés au beau milieu de la pièce, dans des genre de mini-piscines semblables aux fontaines laides et inutiles qu'il y avait dans les centres commerciaux dans les années 90, y'avait même des cennes dans le fond, de vieux verres vides, des fruits et autres déchets abjects; la place est constellée de petites lumières, digne de Las Vegas, et les barman sont tous hispaniques.  On était vraiment dépaysées, on avait l'impression d'être de retour à Cuba quand on y est allées le mois de juin dernier, et franchement, ça nous faisait pas mal chier d'être seulement à la Salsathèque et pas à Cuba.  Mais bon.  On a dit au barman:

- Fais nous un bon drink tropical, là, lâche toi lousse, amuse-toi.


le drink de merde
 Le pauvre, il nous a fait une vraie merde: une once de vodka, une once de curacao bleu (kaliss), pamplemousse, ananas, 7up. Ouach, ouach.  Même pas shaké en plus. Bing, bang, 8,75$ en plus de ça. 

- Criss, on dirait qu'on est vraiment à Cuba, ils savent pas faire des drinks ici non plus, a dit Karine.

Et là, y'a une fille qui est entrée, une fille bien en chair, cheveux blonds lichés sur le crâne en un chignon bien serré, habillée d'un corset noir qui aurait pu faire autant médiéval que flamenco, mais tellement serré que ses seins faisaient un pli en haut (weird), une mini jupe à volant en dentelle noire sur nylon rouge, et de petits escarpins noirs. Pas de collants, de leggings, non; jambes nues.  On est encore au mois de février, à ce que je sache?  Bref.  Karine l'a aperçue et n'a pas pu s'empêcher de lancer un "OH MY GOD" bien fort.  Le barman en face de nous s'est écroulé de rire derrière son bar, et il est allé raconter ça à tout le staff en s'essuyant les yeux.  J'ai bien regardé son habillement, à notre amie enveloppée, et je suis entrée dans ma phase critique:


La Loutre qui regarde Karine danser
 - Pourquoi une fille a besoin de s'habiller comme ça?  Ce n'est pas du tout à son avantage, j'veux dire, on voit tout son cul et ses cuisses lunaires se frotter l'une contre l'autre quand elle marche.  Messemble qu'un habit de même, ça fait juste dire "je suis une pauvre fille qui ne se respecte pas, tu peux faire ce que tu veux de moi, de la moustache mexicaine au ass-to-mouth sans protection en passant par la goldenshower (à ce moment de mon speech, Karine m'a regardé avec un air désorienté). Tu as le droit de m'insulter, me faire mal, me traiter comme une merde, parce que anyway, c'est comme ça que je me vois et que je m'expose au reste du monde." Je ne comprends même pas comment des vêtements aussi laids et peu flatteurs existent, que quelqu'un a pensé à les faire, qu'un autre a payé pour...

On a décidé de l'appeller La Loutre, parce que quand tu vas au Biodôme et que la loutre sort de sa petite grotte, tu ne peux t'empêcher de crier "oh! la loutre!" en la pointant; on trouvait que ça fittait bien avec elle. 


les souliers de Karine
 Karine a enfilé ses souliers de cuir, et on est allées danser un peu.  La Loutre a donné quelques petits trucs de danse à Karine.  La place se remplissait peu à peu, surtout de femmes du style j'habite-sur-la-rive-sud-j'ai-un-bon-emploi-il-ne-me-manque-que-le-mari-et-le-bébé; et le peu d'hommes étaient en majorité hispaniques.  Y'avait même le petit couple cliché qui habite loin en banlieue qui prend des cours de danse de salsa pour passer le temps et qui sortent en grand manger un 'bon repas' à L'académie puis danser à la Salsathèque; de quoi faire chier toutes les petites madames pas-de-vie qui travaillent avec la fille le lendemain au bureau.

- Y'a plein de monde pas rapport, hein? j'ai dit à Karine.

- Ouin, pis nous on est celles qui ont le moins rapport de toute la gang, elle a répondu.

le fond des mini-piscines à faux palmiers


En observant les gens, j'ai remarqué que quelques filles me fixaient du regard:

- Ben coudon, j'ai dit. Y'a plein de chicks qui me regardent.  J'ai tu l'air d'une fille aux filles, aujourd'hui?

- Non, je pense pas, a dit Karine. Moi j'ai tu l'air lesbienne?

- Ben, euh... peut-être un peu... j'ai dit.

- Hooooooooo....

C'est mon amie, tsé, si elle me pose une question, je réponds honnêtement. 

La Loutre s'était fait des partenaires de danse, plusieurs couples se frottaient le pompon l'un sur l'autre, ça sentait le sexe qui allait se passer dans quelques heures; alors on s'est dit qu'il fallait aller essayer un autre club de salsa, pour voir.  On s'est dirigé vers le club La Boom, là où c'est écrit "tenue de ville requise".  Je déteste cette expression.  Ça veut dire quoi ça, "tenue de ville"?!  C'est comme dire que les gens se séparent en deux catégories: "tenue de ville" et "tenue des champs", pas de zone grise.  Mais j'avoue que j'aimerais vraiment voir un bar avec un panneau au dessus de la porte écrit "tenue des champs obligatoire".  Ça serait débile.  Malheureusement, le club La Boom était fermé.  On a pas pu voir si on était des rats de ville ou des rats des champs.  Une prochaine fois!


On s'est déplacées vers ma job, pour aller danser du rock'n'roll, mais quand on est arrivées, le band jouait sa dernière tune, alors on a bu plein de shooters et on est parties à la Rockette, pour faire plaisir à ma Karine qui voulait vraiment aller là.  Moi j'aime pas trop ce bar là, y'a toujours des étranges.  Et comme de fait, il y avait un dude qui dansait les bras dans les airs et qui puait le swing de cadavre, en face du seul tabouret libre que j'ai trouvé -et pour cause.  Je l'écris, et j'ai l'impression de le sentir encore tellement c'était tenace comme odeur.

Karine et le mec odorant


- Hey, ton amie, est tu lesbienne? m'a demandé mon voisin de gauche.

J'ai barri de rire.  C'était trop drôle qu'il me sorte ça quand une heure plus tôt on en discutait à la Salsathèque.

- Pourquoi?  Elle a l'air lesbienne, tu trouves?

- Ben oui.  Toi, t'as pas l'air lesbienne, mais je ne fourrerai pas ni avec elle, ni avec toi.

Priceless call #1.

- Moi, je trouve qu'elle ressemble plus à Passe-Carreau, a renchéri mon voisin de droite.


On a bu comme il se doit, shooters de jäger et tout le kit, et on s'est pas mal fait foutre dehors du bar parce qu'on trainait et il était passé 3h.  Digne de mention à la barmaid qui m'a vue prendre un quartier d'orange dans son petit pot et qui m'a dit "NON!" d'un ton que j'utiliserais pour dire "non" à un enfant qui fait une connerie.

Lorsqu'on est sorties dehors, le bus de nuit est arrivé, j'ai sauté dedans, en hurlant bye à Karine et en me disant "courage, j'économise du cash" (je déteste prendre le bus de nuit).  À l'intérieur, je me suis fait des petits amis punk qui me racontaient qu'ils vivaient avec 100$ par mois et qui portaient du fard à paupières et du eyeliner noir.

- Pourquoi tu te mets pas du mascara, tant qu'à y être? j'ai demandé à l'un d'eux.

- J'suis pas une fille, ostie!

Priceless call #2.

Conclusion de ma soirée: vous vous devez d'aller à la Salsathèque même si c'est juste pour boire un verre; le décor est juste trop fou.  Pis moi je vais y retourner avec mes amies Viviane et Justine, qui adorent ce genre de musique là et qui vont certainement passer une soirée grandiose.

Les deleted scenes sur http://www.33mag.com/ bientôt, bientôt.  J'en ai gardé des belles cette semaine...