jeudi 30 décembre 2010

semaine 37: nez rouge!

L'Affaire 52 is back!  J'espère que vous avez passé un beau Noël.  Moi j'ai eu un tapis pour faire mes exercices, des p'tits poids pour accrocher sur mes chevilles pour me faire des jambes d'enfer, plein de couteaux à steak (j'en avais pas, un gros manque dans ma cuisine), des serviettes de bain qui fittent avec ma toilette, une cartouche d'encre pour mon imprimante laser (c'est poche comme cadeau, mais c'est ça que je voulais, c'est encore plus poche aller s'en acheter une), un beau cadre de la part de ma sista avec des photos trash de Chine qu'elle a capté lors de son voyage, genre des Chinois plein de sang devant un stand de viandes, des poissons pas de têtes, etc, que j'ai accroché dans ma cuisine pour rester dans le thème, et autres babioles style des bas qu'à chaque Noël ma mère se fait un devoir de nous donner.  Je voulais un extracteur à jus, je l'ai pas eu, je voulais une machine pour faire de la crème glacée, je l'ai pas eu.  C'est la vie.

Bref.  J'étais supposée faire du Nez Rouge le 16 décembre, mais j'ai finalement pas eu le temps et j'ai pris deux semaines off pour me reposer un peu/travailler fort et faire du cash.  J'étais supposée faire du Nez Rouge le 28 décembre avec mon pote Charles, mais finalement je devais me lever à 7h le matin le lendemain pour aller porter mon papa à l'hôpital car il devait se faire enlever une plaque de métal dans l'épaule qui lui empêchait de faire du vélo comme du monde.  Donc j'en ai fait le 29 décembre, avec une de mes co-star préférée, Raph.


je suis formée
 On s'est donné rendez-vous dans un resto vietnamien pas trop loin du cégep du Vieux, où a lieu la formation et les création d'équipes.  Avoir su, on serait pas allés, parce que Nez Rouge donne des hot dogs gratis, des Guru, des muffins, pizza, et autres snack pas trop bons pour la santé, encore moins bon pour du monde qui vont passer les six prochaines heures assises dans un char, mais bon, hein, à cheval donné, on ne regarde pas la bride.  C'est un peu compliqué, entrer dans le cégep, y'a pas vraiment d'indications; il faut passer par le stationnement, puis remonter jusqu'au 4e étage, les pancartes sont minuscules, et les Têtes à Claques vraiment dépassées, comme porte-parole. Mais bon. Après notre formation, qui est un petit vidéo de dix minutes et un gentil monsieur qui nous explique quelques points essentiels, genre comment remplir la feuille de raccompagnement, regarder le niveau d'essence avant de partir, checker où est le lave-glace, etc, on a rencontré notre "escorte", c'est-à-dire le gars qui nous suit partout avec son char pour revenir à bon port.  Il s'appellait Stéphane et il était vraiment hot, une chance, on aurait pu tomber sur un genre de débile profond qui se cherche des amis parce qu'il en a pas, une blonde ou un genre de Ti-Joe-connaissant juste trop chiant.  Le mot d'ordre de Nez Rouge: sobriété.  Ben oui, comme si on allait aller se saouler en faisant Nez Rouge...

On était l'équipe #10, et en attendant notre premier call, on est resté dans la cafétéria à jaser un peu, question d'apprendre à se connaître.  On a décidé, Raph et moi, de nos postes: lui serait le chauffeur, et moi, la directrice des relations publiques, soit la fille qui remplit les formulaires de raccompagnement et qui jase avec le monde saoûl.  On a décidé qu'on serait la meilleure team de Nez Rouge ever, alors on a rempli mon sac de pizza, biscuits, pommes et bouteilles d'eau pour nos clients.

- Un peu déçu que y'a pas de pommes en sucre, a blagué Raph.

Digne de mention: le film Nez Rouge, avec Patrick Huard (que j'aime tant...not) et Michèle Barbara Pelletier, c'est de la grosse marde.  J'ai demandé si c'était possible que quelqu'un qui se fait prendre à conduire saoûl peut devenir un bénévole Nez Rouge au lieu de payer une amende, le responsable m'a dit que non, mais bon, c'est un film, hein, toujours arrangé avec le gars des vues.  Digne de mention numéro 2: j'ai demandé s'il y avait déjà des couples qui s'étaient formés entre bénévoles, on m'a dit que oui, même que les amoureux-Nez-Rouge se sont mariés, et qu'à chaque année il reviennent en faire, for old time's sake.  Alors, les célibataires, pourquoi pas, on sait jamais, faire du bénévolat et rencontrer l'amour, ç'a l'air que c'est possible...

- On appelle l'équipe #10! a dit Martine, la gentille madame à la réception, dans le micro.


Gabrielle, Patrick et Claudine, nos premiers clients
 Yesss!  On avait hâte de partir!  Premier call: on s'en va au restaurant Monsieur B chercher Patrick, avec ses colocs Gabrielle et Claudine.  Lorsqu'on est entré dans le resto, on a déclanché une vague de rires, on savait pas trop trop si le monde riaient de nous ou s'ils riaient du fait que quelqu'un avait callé Nez Rouge, mais lorsqu'on est ressorti, on s'est fait applaudir par le restaurant en entier, avec des 'bravo!", "belle job, les amis!", et on s'est senti comme des vrais héros.  Ça commençait bien notre soirée.  (Je préfère mentionner tout de suite que j'ai demandé la permission à tous nos clients si je pouvais les nommer et parler d'eux dans mon blogue, et qu'ils ont tous accepté avec joie.)


et ça niaise à l'arrière avec ma caméra :)
 On est allé chercher la magnifique Tercel noire de Patrick, qui avait pour nom Tracy Trash (et pour cause), et on est allés les reconduire dans St-Henri.  Nos premiers clients étaient vraiment gentils, drôles et tout, c'était leur souper de filles de Noël, "moi je compte pour une fille" a dit Patrick, (comprenez bien le sous-entendu d'homosexualité ici, je le précise parce qu'on a beaucoup donné chez les gais ce soir là) ils nous ont mis de la musique, on a pris des photos ensemble, c'était bien chouette.  On est arrivé au coin de la rue où ils habitaient, et Claudine nous a dit:


ça niaise take 2

- Vous pouvez nous laisser au coin de la rue, ça va être parfait!

- Ben là, a dit Patrick, c'est parce que c'est mon char, on est pas en taxi...


Fous rires à l'arrière.  On a parké le char, ils nous ont offert de venir prendre un verre de vin avec eux (ç'a aurait été le fun), et on s'est dit aurevoir. 

Deuxième call: le Stock Bar!  On trépignait d'excitation d'avoir des calls aussi hots.  Et moi j'étais contente d'avoir l'immunité Nez Rouge pour pouvoir entrer dans un bar de danseurs gais puisque à la semaine 35 (aux danseurs) j'avais pas pu.  En arrivant là bas, j'étais déçue, c'était le ladies night.  J'aurais pu entrer anyway...  et de toute manière, Markus et Ben nous attendaient dehors.  On est allé chercher leur Jeep ("nice, une Jeep!" a dit Raph) et on est retournés dans St-Henri.  C'était un jeune couple tout mignon, vieux de six mois:

- Ah, faque vous avez encore les papillons pis toute, là! j'ai demandé.

- Oui, a dit l'un.


en allant chercher nos seconds clients...
- Non, a dit l'autre.

Ils nous ont parlé de leurs quatre chiens; trois chiens saucisses et un golden retriever, qui possèdent tous leurs manteaux de fourrure et leurs bottes de neige, et un peu de leur travail.  Et pouf, on a garé leur Jeep, dit aurevoir, hop, direction Tim Horton pour aller aux toilettes.

Troisième call: un sauna gai!  Ça, on capotait vraiment.  On se disait qu'on était vraiment tombé sur les appels les plus hawt de toute la nuit.  C'est situé sur Rachel, en diagonale de La Banquise, alors avant d'aller chercher notre client, on est allé dire bonjour à nos collègues de La Quincaillerie, qui nous ont tous trouvé très beaux avec nos dossards rouges.  Puis on est entrés au sauna; notre client, le propriétaire, avait viré une brosse à l'amaretto, et était un peu frustré de nous voir arriver aussi rapidement, il nous a dit qu'il n'avait pas eu le temps de finir 'le plaisir' qu'il était en train d'avoir dans son bureau. Ha, ha. Sorry, Michel!  Lui, il était vraiment comique, pince-sans-rire au max, au début, il avait pas l'air de nous aimer beaucoup, mais on l'a amadoué et il est devenu gentil et jaseur. 

- Moi, cette année, je suis sage, d'habitude je conduis un peu éméché, mais j'habite à un coin de rue du métro et je l'ai pris quelque fois pour me rendre à mes partys et puis je prenais un taxi pour revenir.  J'aime pas trop ça prendre le métro, je suis pas ben social, mais ça me permet de faire le ménage de mon cellulaire.  Mais ce soir, j'étais pas supposé boire, et j'ai bu, alors je me suis dit que j'allais appeller Nez Rouge!

- Moi aussi, je m'appelle Michèle, mais tout le monde m'appelle Mitche, je lui ai dit, pour entretenir la conversation.

- Moi on m'appelle Yeurk, il a répliqué.  Hey! Tu conduis ben mal! il a crié à Raph.  J'aurais pu conduire moi-même, avoir su!  Tention à mon char, yé neu!

On riait pas mal, on était pas trop sûrs s'il niaisait ou s'il était sérieux.

- Pis, la business de club échangiste gai, ça marche tu fort? j'ai demandé.

- Non.

Pourtant, ç'a avait l'air propre et tout, et les gens étaient sympathiques.  Avis aux gais: allez faire un tour!  Quand on est entrés, deux bonhommes ont demandé la salle sado-maso, mais je crois qu'ils niaisaient parce qu'ils ont ri de nos faces (j'ai pourtant pas fait de face, rien ne peut me surprendre côté échangisme depuis ma semaine à L'Auberge 1082 (semaine 19)...).  On a parké son beau char "neu" dans son entrée, on l'a regardé rusher à ouvrir sa porte d'entrée et on est retourné retrouver Stéphane pour le prochain appel.

Quatrième call: à la Taverne chez Normand!  On allait chercher Samuel et son ami Laurent.  On s'est fait donner des accolades par le monde qui fumaient dehors, et puisqu'ils avaient fait la tournée des bars, leur char était sur la rue St-Hubert, et comme ils étaient bien saoûls et que je voulais fumer une cigarette, on a marché jusque là, question de leur faire suer l'alcool qu'ils avaient bu et éviter des dégâts fâcheux.  Ça faisait six mois qu'ils ne s'étaient pas vu, ils sont allés au El Zaz, à la Rockette (et ils ont dit que c'était dégeu ce bar là, ha, ha), un bar no-name sur Mont-Royal pas loin du Bily Kun, chez Baptiste, au Edgar Hypertaverne (ils ont dit que c'était prétentieux, ha, ha), et ils ont terminé ça chez Normand.  Il était environ deux heures du matin.  On est entré dans son Escape argent (ç'a été le char préféré à conduire pour Raph, c'est vrai qu'il allait bien), Laurent est parti chez lui à pied, parce qu'il habitait pas loin, Sam nous a mis du Beastie Boys à tue-tête, et zou, direction Ville Émard.

- T'aimes tu ça, Ville Émard? a demandé Raph.

- Non.

C'est là qu'on se rend compte que l'alcool fait tomber toute inhibition, ça faisait deux personnes très franches qu'on pognait...  À tout le monde, je proposais de l'eau, pizza et autres victuailles qu'on avait emporté, mais personne n'en voulait (je comprends pas? moi un Nez Rouge qui me propose une bouteille d'eau fraîche, je dis OUI), et à notre cher Sam, je lui ai proposé un biscuit:

- On a pas mis de drogue dedans, là, a dit Raph.

- Aucun intérêt, a rétorqué Sam, toujours avec dix secondes de retard. (Il était vraiment saoûl.)

- Pis, comme ça t'as des enfants? T'en a combien? j'ai demandé, en tant que bonne directrice des relations publiques.

- Deux.

- Ils ont quel âge?

- 31 ans.


Raph le conducteur

- Ben non, tes kids! j'ai dit en riant.

- Ah, euh, cinq pis deux!

- Pis tu fais quoi dans la vie?

- Je suis spécialiste en transport de matières dangeureuses, il a bafouillé.

- Damn, ça doit être payant, ça.

- J'ai un beau truck.

Criss que j'aime ça, les gens saoûls.  Ils ont toujours de bonnes réponses.  On a parké son beau truck, on lui a dit aurevoir, et direction dernier appel.

Cinquième call: la taverne McKibbins, sur Bishop.  On allait chercher Laurie, Malika et Karelle pour aller ensuite les reconduire à Candiac.  Ouach, la rive sud.

- Est ce que vous venez chercher Laurie? nous ont-elles demandé, en nous voyant arriver.  Ça fait une heure et demi qu'on attend!  On commençait à perdre espoir....


nos dernières clientes: Laurie, Karelle et Malika
 Elles étaient bien gentilles, elles parlaient de douchebags à l'arrière et parfois on leur posait des questions qui demeuraient sans réponses, elles étaient trop excitées, je crois.  Alors on a allumé la radio et on a mis de la musique de jeunesse, et Raph et moi avons discuté ensemble un peu.  On est entré dans un quartier-escargot, comme je me plais à les appeller, tsé, le genre de quartier que tu tournes à quelque part et tu es dorénavant perdu dans un dédale de rues qui portent toutes le même nom avec une légère différence dans l'inscription, du style 'avenue' et 'rue' et qui tournent en rond, encore et encore... sans GPS, c'est la mort, ce genre de place.

- Là, tourne sur la craque! a dit une des filles, en parlant d'une rue.

- Aaah, j'aime ça, les p'tits quartiers purs comme ça, a dit Raph.

On est passé dans à travers un terrain de golf, puis on est entré dans un quartier de châteaux, littéralement, des osties de grosses baraques pas possible, avec des lumières tout le tour de la maison pour qu'on soit bien jaloux de leur type de pierre, des grosses terrasses sur les toits et des aménagements paysagers bien ordonnés, tellement qu'on le remarque même enseveli sous trois pieds de neige.  On a même vu un lièvre déambuler, c'est pour vous dire qu'on était fucking loin dans la campagne rive-sudienne.  On a déposé nos clientes, et il était rendu presque quatre heures du matin, alors on s'est dit qu'on en avait assez et qu'on voulait manger un hot dog.  Direction Montréal.


l'équipe de KINGS: Raph, Stéphane et moi-même
 Puisqu'on avait toffé après trois heures et demi du matin, on avait donc une chance de plus pour le concours "Nez Rouge sous le soleil", c'est à dire une semaine pour deux au Gran Caribe Club Puntarena Cameleon, à Varadero, Cuba.  Si Raph gagne, j'y vais avec lui, si je gagne, il vient avec moi.  Et oh, digne de mention numéro 3, pour nous remercier de notre bénévolat, Nez Rouge nous invite à son "activité reconnaissance": un spectacle d'humour un certain samedi du mois de janvier, au cégep du Vieux, avec des invités de l'école Nationale de l'humour.  Raph et moi on était bien contents de voir dans la liste d'humoristes notre ami Louis T, alors, Louis, t'es mieux d'être bon, on s'en vient te voir!!

Criss qu'on va le gagner, ce voyage!  On le mérite. Priez pour nous.

Et en conclusion: c'est vraiment hot faire du Nez Rouge.  C'est à essayer au moins une fois dans votre vie, et en plus, il parait que ça nous garantit automatiquement une place au paradis, alors hein.  Moi j'y retourne l'année prochaine.

N'oubliez pas les deleted scenes sur http://www.33mag.com/ lundi prochain, à moins qu'ils soient encore en vacances, ma bande de paresseux préférés.  Prochainement, en tout cas!  Et appellez Nez Rouge tôt si vous voulez l'utiliser le 31 décembre, il paraît que c'est une soirée complètement folle/ tellement occupée que vous aurez peut-être pas de lift..... sinon, y'a toujours les taxi, hein.  Don't drink and drive, amigos!