mardi 27 septembre 2011

La fin de l'Affaire 52 - La suite

Chers adeptes de l'Affaire 52,


Je sais que je clamais sur tous les toits que j'allais faire une saison 2, que je prenais des vacances bien méritées et que je recommençais dans pas long.


J'ai fait erreur.  Un nouveau projet s'est mis dans l'air, et je ne pouvais pas dire non; si je ratais ce train là, j'allais le regretter toute ma vie.  Voici de quoi il s'agit.


Lecteurs assidus, vous savez que je suis chef cuisinière et que je possédais mon traiteur-chef-à-domicile.  En gros, j'haïssais pas mal ça, devoir traîner mon stock trop lourd et parfois cuisiner dans des endroits restreints, mal organisés, et où la plupart du temps il n'y avait même pas de four, de comptoirs, de poubelle. Je le faisais parce que j'adore cuisiner, nourrir les gens, inventer des trucs, mélanger des saveurs, c'est une réelle passion, et je ne voulais pas perdre la main puisque je refuse de travailler dans les cuisines d'autruis; ça paie très mal et les gens avec qui j'aurais travaillé auraient majoritairement été soit caves, gros cochons, idiots, non-passionnés, freaks et j'en passe.  


Mes parents adorés au Marché JT
Mon père, à la retraite depuis quelques années, adore lui aussi cuisiner.  C'est grâce à mes parents qui ont toujours cuisiné de bons repas maison à chaque soir qui nous ont donné envie de bien manger, à ma soeur et moi.  Et l'envie de cuisiner, pour moi-même et pour les autres, me vient sûrement de mon père qui, après deux-trois semaines de ma première année d'école, s'est dit "je ne vais certainement pas me taper son lunch à chaque fucking jour", m'a pris par le bras, m'a montré deux tranches de pain, la moutarde, le jambon, et m'a dit "voici avec quoi on se fait une sandwich", c'est frotté les mains de satisfaction et est parti, soulagé d'une tâche, en sifflotant.  À partir de ce jour, j'ai toujours dû faire mes lunch moi-même.  Et mes dîners la fin de semaine aussi, mais là, c'était plus amusant; j'étais avec ma soeur et on avait accès à un four.  On en a mangé des tortillas grillés au fromage à la crème et jambon, cheddar et pepperoni ou bien des 'kraft dinner' maison au St-Guillaume.  C'est sûr que dans le temps, ça me faisait chier souvent, devoir faire mon lunch à chaque soir, mais aujourd'hui je suis heureuse de l'avoir fait.  Y'a pas meilleur moyen pour apprendre à un enfant quelque chose qui va lui servir toute la vie.  Prenez note, parents!  Bref, dans la famille, on a tous nos forces: ma mère et ma soeur aiment faire les desserts, mon père et moi aimons faire les repas.  Et nos repas de famille sont toujours un vrai délice, je vous le confirme.




tartare de boeuf 'styel grecque': tomates
confites, basilic, citron, mousse de feta

Donc, pour en revenir au présent, on est une famille de cuistots.  Et mon père me pousse dans le cul depuis looogtemps pour qu'on s'ouvre un resto.  Au coin de notre rue (j'habite en appart seule comme une grande, mais sur la même rue que mes parents, deux blocs plus loin; je les aime, mes parents, on s'entend bien) il y a un resto déli, style burgers pizza poutine un peu sale, où pas grand monde vont manger.  Il y a un an, on était allés le voir pour lui demander s'il voulait vendre, et il était prêt, mais pas moi.  Je me sentais trop jeune encore, j'avais l'impression que j'allais rater ma jeunesse en travaillant comme une folle dans mon restaurant.  L'année a passée.  J'ai terminé l'Affaire 52.  J'ai vu tellement de choses dans la dernière année que j'ai l'impression que j'ai vécu trois années en une.  Et puis il m'est arrivé quelques histoires de job cet été, comme par exemple, le cancer des bars.  Je ne suis plus capable de travailler derrière un bar.  Du tout.  La stupidité des gens m'a empoisonnée, j'en vois un seul qui me commande une niaiserie encore et je hurle, je me mets un bandeau su'a tête comme Leonardo Di Caprio dans The Beach, avec le regard ben sérieux, pis je viole tout le monde.  Pu capable.  Donc, puisque j'étais là, à me dire que j'avais pu de job payante et remarqué avec mes autres histoires de jobs de cet été que je vais passer sous silence que j'ai acquis assez d'expérience pour avoir mon resto, je suis donc allée voir mon papa et je lui ai dit "GO, on se lance!"  Et on est retournés au coin de la rue et on a acheté le resto. 









petits pains dorés, purée de betteraves
à la moutarde, tataki de saumon mariné
soya et sésame, endives
Sans joke, on aurait pas pu mieux tomber.  Une porte super vintage fucking belle (intérieure, mais bon, elle est belle), quarante places, de grandes fenêtres (style porte patio qui s'ouvrent toute grandes pour l'été) sur les trois côtés, une cuisine ouverte, une plonge, une terrasse avec 20 places environ qui donne sur un parc, ben relax, un sous sol très grand, et une toilette d'employés assez grande pour poser une douche -j'exige une douche pour employés, parce que c'est situé à Ahuntsic pis je pense au monde qui ne peuvent pas nécessairement retourner chez eux pour se doucher après une rude journée à suer dans la cuisine avant de sortir dans un bar.  C'est un de mes caprices; le deuxième, c'est peinturer la putain de brique rose année 1989 qu'il y a à l'extérieur.  Un rose vraiment laid, qui ne fitte pas en rien avec le concept.  Parce qu'on va s'appeller Le Chien Rose.  Mais pas ce rose là.  Anyway.




feuilleté oignons caramélisés,
tomates confites, mousse de chèvre
basilic frit
mini burgers gruyère, ail et origan,
émulsion d'asperges

Je sais que la cuisine intéresse beaucoup de monde, c'est pourquoi j'ai envie de partager avec vous les étapes que je vais devoir franchir pour arriver au jour de la grande ouverture de mon bébé.  Demandes de permis, gros ménage, folleries, rénovations, le tournage de la saison 2 de Dakodak, web-série de mes amis 33mag, et plus encore vous attendront dans les prochains mois sur le facebook du Chien Rose.  De quoi vous faire tomber en amour avec toute l'équipe du Chien Rose avant même d'avoir goûté à nos plats plein de love.


Ouverture prévue en janvier 2012!


On va être le resto le plus interactif 2.0 de l'Univers, manque pas ça.



Le futur Chien Rose et moi-même, avant rénovations
Aimez et partagez la page facebook; il y aura plein de concours, dont un très fou qui débute lorsqu'il y aura 500 personnes! :)


J'ai bien hâte de vous nourrir d'amour, chers amis!


Mitche xx


http://www.facebook.com/lechienrose
http://www.lechienrose.com


@LeChienRose sur Twitter


*les photos que vous voyez, c'est ma bouffe. C'est fucking bon, ce que je fais.


Premier jet du logo du Chien Rose, créé par mon amie
Catherine Lemieux, illustratrice.
*boo_catherine@hotmail.com


p.s. On jase de bouffe et tout, mais j'ai pas fini avec le concept de l'Affaire 52.  J'ai de bien belles idées que je garde pour plus tard, dans quelques années.  Je me fais la promesse personnelle d'au moins essayer que ça marche...

mardi 17 mai 2011

L'Affaire 52 en vacances - le motocross freestyle

Bon, je sais, je suis supposée être en vacances.  Ça ne m'empêchera pas de continuer à écrire quand je vis des activités folles.


La semaine dernière ou l'autre d'avant, c'est un peu flou, Julien de 33mag me dit "faut fêter ton un an de l'Affaire 52, organisons un souper!", mais comme l'organisation de souper est une chose quasi-impossible à réaliser -pour un mec, je parle, moi, organiser des soupers, rien là, pfff-, on a opté pour boire des bières au bureau.  J'étais assise devant le bureau de Laurent lorsque j'ai spotté des billets écrit 'Centre Bell'; je les prends, je les ramasse ("...ark c'est donc ben dégueulasse" - c'est du François Pérusse, gang d'incultes).  J'ai hurlé: 


- HEIN c'est qui qui va au show de motocross freestyle?!


- Personne, prends deux billets, si t'as envie, a dit Julien.


- Whaaat?  Comment ça y'a personne qui veut aller là?!  C'est dans les rouges en plus!  Nice.


Puisque c'était un samedi et que je travaillais à 22h30 (l'heure à laquelle le show finissait) j'ai invité Mélissa avec qui je travaille, comme ça, on allait y aller ensemble et repartir ensemble et tout.  Et en plus, elle aime ça, le motocross.  (Note à Mikael: achète toi un suit sexy de motocross.  C'est tout ce que j'ai à dire.)


Devant le Centre Bell où était notre rendez-vous, on a évalué la foule: c'était des douchebags, mais de la rive-nord.  La différence entre ceux de la rive-nord et de la rive-sud est que ceux de la rive-nord sont légèrement plus 'punk'.  Un peu plus dark, mais autant de rhinestones en acrylique sur les casquettes, beaucoup de coiffure à la New Jersey (noir de jais avec des mèches bleachées), plus de trashitude du genre des mullets crépus gris agencé avec un t-shirt Ed Hardy foncé et des jeans délavées qui datent de 1988.  Ceux de la rive-sud mettent des chandails trop petits rose-vert-jaune-bleu flash, des jeans à 300$, ils portent des mohawk stylisés même si c'est pu vraiment la mode; ils sont plus pop, pas trop loin du fond de teint orangé.  Vous voyez le genre?  
Anyway.  Encore une fois, ce n'était pas du tout ce à quoi Mélissa et moi s'attendions: on pensait arriver devant une arène remplie de buttes de terre et de motocross qui tournent en rond et faisant des sauts.  Not.  C'était deux gros jump sur lesquels chaque concurrent devait faire sauts et pirouettes dans le but d'impressionner des juges et remporter la première place sur le trône du Père Noël et pouvoir porter la couronne et la cape rouge en feutre avec des rebords en froufrou blancs.  Alors on a regardé pendant trois heures des dudes en motocross faire des sauts et c'était un peu redondant, quoique parfois y'en avait des vraiment fous genre le gars qui a carrément lâché sa moto et qui a volé comme Superman (le rêve de Karine) avant de la rattraper et atterrir tendrement.  Mélissa et moi on criait plus que les trois enfants assis dans la rangée avant nous:


- WOOOOOOOOO, t'as vu celui là?!


- WOOOOOOOOOO!! T'as vu la fille en bikini dans le backstage?!


Y'avait un p'tit criss aux cheveux rouges avec un tattoo à la Cry Baby dans face qui devait participer, mais il n'a pas pu parce que sa moto était neuve et elle ne fonctionnait pas bien, d'après ce que j'ai compris (what the?).  On voulait tellement le voir sauter, lui, parce qu'il avait des cheveux rouges et un tattoo de Cry Baby dans face, mais surtout parce que c'était le seul qu'on était capable de reconnaître parce que le petit coquet a fait ses interviews sans son casque, contrairement aux autres, sûrement parce qu'il avait les cheveux rouges et un tattoo de Cry Baby dans face et qu'il voulait bien qu'on le remarque.  Au moins, on a tous bien vu ses cheveux rouges et son tattoo de Cry Baby dans face.  Le pire c'est que je ne me souviens même pas de celui qui a gagné, mais je me souviens très bien de celui aux cheveux rouges et au... ok, ma yeule.


Pendant l'entracte, je suis allée aux toilettes, et j'ai vu une bande de caves s'engueuler/faire semblant de se battre avec une foule de gens qui les regardaient comme s'ils assistaient à une performance artistique, bras croisés, amusés, impressionnés.  Je me suis dit "je suis en vacances, nul besoin d'assister à une bataille de gars de Fabreville", et je suis retournée m'asseoir.


À 21h50, on n'avait toujours pas vu la parade de bikini qu'ils annonçaient depuis tout le long du spectacle (ça avait l'air grandiose), alors j'ai demandé à Raph si on pouvait bien rentrer à la job un peu plus tard pour qu'on puisse voir les chicks semi-nues sur les motos.  Un show de moto n'est pas un show de moto sans filles en slip.  Il nous a déclaré sur appel, et on a pu assister à la parade qui franchement, ne méritait pas du tout le fla-fla qu'on lui avait attribué toute la soirée.  Cinq filles en shorts de jeans et/ou en bikini sur des 4 roues et des motos qui ont fait un tour de piste avant de se poster devant le trône du Père Noël et faire des p'tits tatas.  Y'en a même une qui s'est carrément dépogné les bobettes de sa raie de chaque côté avant de se shaker le cul bien comme il faut pour replacer le tout; le genre de move pas beau pour deux cennes que tu ne fais pas devant le Centre Bell entier qui te regarde les fesses.  Tant qu'à moi tu gardes ça pogné, tu es là pour te montrer le cul, justement.


On a vu des shows de boucane, des skaters, des rollerskaters, des BMX, des motocross se croiser en faisant les acrobates, trois, quatre motos se suivre et faire des pirouettes, on va croisé Didier qui chialait (avec raison) que son souper de junk pour deux lui avait coûté 50$, on va vu beaucoup d'enfants et respiré ben du gaz.  J'ai aussi appris une nouvelle définition du verbe 'charrier': emporter, entraîner, pour un cours d'eau, un glacier; transporter avec une charrette, un chariot; une bière Molson Dry de 341ml coûte 7,50$ au Centre Bell.