Début de la semaine: je reçois un email de la compagnie La Tribu, où je travaille, qui me dit '' billets gratuits ce jeudi ou ce vendredi pour aller voir Gary Kurtz à l'Étoile du quartier 10-30, valable pour deux personnes''. J'appelle illico mon ami Christian et je lui demande s'il veut bien venir avec moi; il accepte. J'envois donc un message qui dit ''Mitche veut y aller jeudi avec un ami'' et paf, j'ai mes billets.
Mardi soir: Karine et moi sommes allées voir l'OSM au parc Maisonneuve, et comme on voulait pas se faire arrêter pour boisson dans un parc, on s'est acheté de la bonne Molson Dry en canette (ça se cache mieux et ça ne brise pas - aucun rapport avec l'arrestation possible) et trois limes (j'aime la lime, bon!). C'était pas pire, mais Luck Merville est venu tout gâcher en chantant en créole par dessus l'orchestre symphonique, et des p'tits culs me gossaient en arrachant tout le gazon à côté de moi. Puis on a marché jusqu'au parc Lafontaine pour continuer à boire nos bières en canette et rejoindre d'autres amis dont mon ami Christian (et là vous vous dites c'est quoi l'ostie de rapport avec le spectacle de magie: ça s'en vient, ça s'en vient). Et on jasait en buvant nos canettes limettes quand on s'est rendu compte qu'il y avait deux personnes sous un conifère à environ dix mètres de nous qui étaient en train de baiser.
- Hé hoo, c'parce qu'on vous voit, là! on criait.
Rien à faire, ils étaient dans leur bulle. J'ai sorti mon appareil photo et Karine est allée prendre une photo à environ trois mètres d'eux. Elle est revenue, on a regardé la photo en barissant, et environ dix minutes plus tard, on a entendu:
- RAAARGH! Quissé qui pose?
c'est beau, l'amour. |
Le mec qui, vraisembleblement, avait arrêté de baiser sa nana, tout plein de sang dans la face, sa ceinture dans la main avec le bout de métal qui pendouillait, nous regardait avec de la folie dans les yeux. Je suis restée assise, je le trouvais un peu inoffensif; il chancelait sur ses deux jambes.
- QUISSÉ QUI POSE, tabarnak?!
- C'est pas nous! on a dit en cachant l'appareil photo.
Et il a lancé sa ceinture contre l'arbre. Un gardien de sécurité un peu plus loin s'est mit à crier en flashant sa lampe de poche:
- Hé! Y'a tu un problème, là bas?
- C'est sa flashlight que t'as vu, mon homme, c'est pas nous qui pose! on a dit au gars fou.
Il a hésité et s'est finalement dirigé vers le gardien en titubant et s'est mit à le fesser avec sa ceinture; le pauvre gardien est allé se cacher derrière une grille. C'est à ce moment qu'on a décidé de quitter les lieux.
Et là on s'est mis à rigoler en se disant que quand Christian et moi serions au spectacle de Gary Kurtz, si ce dernier allait demander au public de monter sur la scène pour être cobayes de tours de magie, on allait y aller, et Christian allait me demander en mariage, et moi je devrais dire ''NON!'' et partir en courant en coulisses, la face cachée dans les mains, et lui devrait se mettre à pleurer. Juste pour fucker le show à Gary. On s'est même pratiqués et tout. C'était drôle. (il est là le rapport... hehe)
Jeudi soir. Je vais chercher Christian chez lui et on roule jusqu'au Quartier 10-30. On arrive pile-poil à l'heure, je vais chercher mes billets et on va s'asseoir. L'horreur: on était à la dernière rangée. Comment se faire choisir par Gary si on est à la dernière rangée?...
bon, je sais, photo poche. |
Le spectacle débute. Il commence à parler: il a un accent très prononcé mais on arrive à le comprendre quand même, et il respire extrêmement fort dans son micro attaché à son oreille; ça, ça m'écoeure. Il commence par faire un tour de carte, comme tout bon magicien. Évidemment, il le réussit, et le gars assis en avant de nous ne peut s'empêcher de dire ''heeen! taaabarnak!''
- Franchement! Il a juste fait un jeu de cartes! Les gens sont surpris qu'il le réussisse... c'parce que y'aurait juste pas de show, sinon! s'insurge Christian.
Presque dans tous ses tours, Gary demande l'aide du public, évidemment, c'est un mentaliste. Je lève ma main à chaque fois en criant ''moi! moi!''... il y a même un moment ou il demande l'aide d'un couple. Je regarde Christian pleine d'espoir:
- C'est notre moment de briller! je lui dit.
- Il va se rendre compte qu'on est pas un couple!
- On s'en fout! Aller!
Peine perdue. C'est une fille qui s'appelle Ruth avec son chum Thomas qui y va. Et elle a dit son nom bien fort dans le micro, presque aggressivement, en roulant bien son R, de la même manière qu'un narrateur dans une émission sur les animaux: ''les lions sont en période de RUT...'' On l'a bien ri; Gary aussi. D'ailleurs, pendant son spectacle, les allusions sexuelles sont très présentes. On en revenait pas, il y avait plein d'enfants en âge de comprendre tout ça.
Il a fait un tour avec six oeufs durs et un oeuf frais, il devait deviner les oeufs durs et se les écraser dans le front. Il ne l'a pas eu. L'avant dernier oeuf qu'il s'est aplati sur le crâne a coulé. Puis l'autre tour d'après, c'était avec des batteries de voiture, mais elles étaient vides. Donc on l'a pas vu. On a vu les batteries, et Gary qui essayait de les faire marcher. Malaise...
le tour du dessin |
Pendant l'entracte, il y avait du Enya qui jouait: c'était ben bon, on aime ça du Enya, ça fait ésotérique. Quand le spectacle a recommencé, on a vu des sièges libres plus près de la scène, mais quand même dans le fond: on est allé s'y asseoir. Puis est venu le tour que j'aurais tué mon premier bébé pour y aller: les gens qui ont été choisi devait dessiner des dessins dans une boite, bien cachés, et Gary devait, par sa force mentale, dessiner la même chose devant tout le public. J'aurais trop dessiné une vieille madame toute nue. Christian lui, aurait dessiné un énorme pénis. Tant qu'à être là... aussi bien rigoler. Évidemment, la fille a dessiné des collines et un soleil levant, avec des nuages et une fleur. Poche, poche, poche.
Gary est fort en maths. |
Puis il a fait monter trois personnes sur la scène: une devait écrire un prénom, l'autre un numéro (la fille a écrit 69! quand ils ont levé le rideau, elle était toute rouge, on le voyait même du fond de la salle) et la troisième une qualité, le tout caché derrière des rideaux. Puis une quatrième personne se faisait dire secrètement ce qu'il y avait d'écrit sur les tableaux, et elle devait se répéter sans arrêt la dite chose dans sa tête, pour que Gary transmette la donnée par son mental à une personne du public. Depuis le début, on se disait que chaque personne qu'il avait choisi était de connivence, jusqu'au moment où il a demandé à un de mes collègues de travail de participer. Là je comprends plus. Les Carrie existent pour vrai, donc (pas Carrie de Sex and the City là, Carrie de Stephen King). Bref, je ne suis jamais montée sur la scène. C'est une énorme déception pour moi; je voulais vraiment y aller. Je m'étais habillée toute belle et tout. Pfff.
ésotérique time |
En conclusion, je suis heureuse de vous transcrire une partie du poème que Gary a écrit, et chanté en slang en finale du spectacle, vous allez voir, c'est beau:
Le Monde selon Kurtz:
La vie... La vie est un voyage... (...)
Je suis moi, je suis vous, vous êtes moi, et nous sommes lui,
Lui, c'est l'univers, et tous ensemble, nous sommes
la preuve vivante du processus sans fin de l'évolution.
OMG Vous n'avez pas appelé la police lorsque vous étiez au parc ? Quelle triste histoire (celle du parc, on s'entend)
RépondreSupprimerClaudio