mercredi 26 mai 2010

semaine 11: les performances


Cette semaine je suis allée voir des performances Mile Endiennes, si je peux me permettre l’expression.  C’était un mardi soir, le soir de l’anniversaire de mon oncle Pit –qui n’était même pas à sa propre fête d’ailleurs, alors j’ai donc pu commencer ma soirée du bon pied avec la sangria blanche familiale.  Avec les 38 degrés ressentis ce jour là sur l’île de Montréal, c’était plus-que-bienvenue, surtout que je m’étais tapé le lavage complet de la voiture en plein soleil, et puisque ma crème solaire était soit passée date ou juste pas assez forte, j’ai attrapé un énorme coup de soleil sur le dos -ce que je me suis rendue compte à deux heures du matin lorsque je me suis déshabillée chez moi (ben voilà pourquoi j’ai eu chaud toute la nuit).

Quand je suis arrivée, la soirée était déjà entamée et j’ai raté les projections vidéos.  D’après les bribes de conversations que j’ai pu entendre sur le sujet, je n’ai « pas raté grand-chose » et ça m’a vraiment attristée d’avoir tout manqué.  J’aurais tellement eu de choses à dire (hihi)!

les Artistes avec un grand A
La première des trois performances que j’ai vu est trois gars qui avaient chacun leur tourne-disque et qui scratchaient, et un quatrième qui marmonnait dans un micro (ce dernier ressemblant étrangement à une clée USB) et qui piochait parfois sur un xylophone Fisher Price, vous savez, en plastique et en métal avec les couleur de l’arc-en-ciel.  Bon.  Ceci dit, je vais mettre une chose au clair avec vous : j’aime aussi piocher de temps en temps sur un xylophone Fisher Price quand j’en croise un sur ma route, ça m’amuse, c’est drôle; je ne fais pas de spectacles pour autant.  Ce que je veux dire est que j’ai plus souvent qu’autrement terriblement de la misère à saisir l’idée, l’essence, l’âme d’une œuvre ou d’une performance artistique d’aujourd’hui, et pourtant j’ai étudié l’art sous toutes ses formes de ma tendre enfance au cégep.  J’ai appris à être ouverte sur ce genre de chose, mais parfois, je reste… perplexe.  Voilà le mot : perplexe.  Bref, ce n’était pas vraiment de la musique qu’ils faisaient, c’était des bruits, des scratch, des cris, des marmonnements, des ding ding ding du xylophone; ce n’était pas très mélodieux.  Je souhaitais juste que le gars qui criait dans sa clée USB n’ait pas été là, et j’aurais trouvé ça vraiment plus intéressant.  Juste à son look avec son t-shirt orné de papier collant de bureau, sa casquette trop petite pour sa crinière et ses lunettes blanches style je-fais-du-sea-doo pareilles comme celles d’un petit cul de 11 ans qui vit à St-Sauveur (sans omettre son xylophone Fisher Price et son putain de micro USB qu’il a même traîné à terre en faisant des spirales –ark, mes oreilles, et c’est quoi l’art là dedans, merde!) il me tapait royalement sur les nerfs.  Je ne te connais pas, jeune homme, peut-être es-tu bien gentil.  Mais un xylophone arc-en-ciel en plastique, ça reste un outil de développement  pour un enfant. Du papier collant, c’est fait pour coller du papier.  Un micro, c’est fait pour chanter… 

La deuxième performance est un mec sur une batterie et un autre à la guitare.  J’avais l’impression d’assister à un de leurs jam impromptu qu’ils feraient dans leur sous-sol, juste pour le plaisir de jouer de la musique.  Il n’y avait aucune mélodie, aucune harmonie entre les deux musiciens; j’ai regardé autour de moi, quelques personnes tentaient de suivre le rythme de la ‘chanson’ en tapant sur leur cuisse, en vain.  C’était autrement dit mauvais.  Mais bon, je ne veux pas paraître pour une grosse bitch, j’imagine qu’il y a des gens à qui ça plait, pour mon compte il faut savoir que mes oreilles préfèrent de loin la musique douce.  Quand je conduis, j’écoute 99,5 FM, je me sens moins stressée et plus courtoise, aussi.  Présentement, en écrivant sur mon portable assise bien confortable sur mon divan, j’écoute Galaxie Big Band (le poste 528 sur illico), et quand j’ai un contrat de traiteur et que je passe deux ou trois jours à cuisiner sans arrêt, j’écoute Espace Musique. 

la foule... et une personne là dedans qui m'a asphyxiée
Trêve de bavarderies, j’étais donc là, à essayer de trouver un sens à ce que j’entendais, lorsque quelqu’un a pété.  Un bon silent-but-deadly qui m’a totalement assommée parce que je m’étais installée directement devant un ventilateur que j’avais d’ailleurs pris la peine d’arrêter le mouvement sur moi parce qu’il faisait à peu près 57 degrés Celsius dans ce loft et que mes cheveux commençaient à friser –ils sont naturellement raides comme la pluie, et j’ai suffoqué.  Je veux dire… non. Non. Non!  Lorsqu’on est dans une pièce fermée et qu’on a envie de péter, de grâce! Il faut aller ailleurs, dehors, aux toilettes, dans une pièce inutilisée, dans une autre vie même, je ne sais pas, marcher très vite avec assurance pour étendre le tout… bon, j’avoue, ce n’est pas toujours bon comme truc mais c’est mieux que de lâcher une bombe comme ça, sans bouger, sans avertissement dans un loft sans fenêtres!  Je me suis ruée dehors où j’ai aperçu ma Karine de l’autre côté de la rue.

On a  rencontré un gentil garçon avec qui Karine et moi avons jasé pendant au moins une bonne heure dehors; on était bien, dehors, il y avait un vent très agréable.  J’ai eu une très bonne conversation avec lui sur le milieu artistique et comment les musiciens même bien connus ne font pas plus d’argent que moi qui travaille dans un bar deux ou trois jours semaine.  (Il est comptable pour une agence d’artistes.)  Ça n’a même pas rapport avec la soirée des performances tout ça, mais ç’a été la partie de ma nuit que j’ai préféré… pour dire.

ça me donne faim voir ça... NOT
Et puis la troisième et dernière performance était un ou deux DJ (je dis un ou deux parce qu’ils étaient deux derrière les consoles, mais je ne sais pas si les deux jouaient ensemble) qui jouaient de la musique acceptable, mais trop forte pour moi; j’y suis restée cinq minutes et mes oreilles ont cillées pendant une heure…   J’étais en train de prendre des photos du restant de buffet (i.e. des fruits mous et du fromage très fondu) et de la porte du frigo quand un vieux bonhomme aux cheveux jaunes est venu me voir :

 -  T’es tu en train de faire de l’art, là? m'a-t-il demandé avec tout plein de sérieux dans sa voix.

 -   Oh oui, tout à fait, je lui ai répondu aussi sérieusement, je fais du grand Tart avec un T. 
la plante plantée dans les tuiles de plancher
Il restait une dizaine de personnes qui dansaient en ondulant sur la musique, c’est là que j’ai décidé de quitter; et puis de toute manière, j’avais terminé ma bouteille de Vino Verde et l’individu aux cheveux jaunes semblait vouloir avoir une bonne conversation avec moi. Eh non, moi j’ai pas envie!  Bye, Karine, pfiou, moi, je m’en vais.


Merde.  J’ai oublié mon verre de toilette en plastique là bas.