Golf Fabreville, Laval |
- Mitche, tu n'as jamais joué au golf, on ne peut pas aller sur un terrain, on va plutôt aller 'driver' des balles.
Ensuite j'ai dû convaincre mon père de me prêter sa voiture, lui qui me disait;
- Vas-y donc en vélo!
- Euh, c'est fucking loin à Laval, euh, mon amie Joanie va peut-être venir avec moi, et euh, tsé.... il va faire beau, tu vas aller faire du vélo toi-même anyway! Alors tu peux me prêter ton char! Et en plus, t'en a deux!
Et ç'a marché, fiou!, parce que je ne me voyais pas vraiment pédaler jusqu'à Ste-Rose, moi qui ne connait même pas le chemin pour se rendre là bas en bécane. Je connais l'autoroute 15 et la joie de rouler vite avec ma musique à pleine tête...
Donc j'arrive là bas un peu avant mon amie Fred qui était partie avant moi (ben, je roule vite ou c'est elle qui roule lentement?) alors j'observe. Il y avait beaucoup plus de baby boomers que de jeunes; la seule fille présente a retenu mon attention avec son sac de golf, sa petite robe de golf et ses souliers de golf, mais elle était affreusement poche et semblait vraiment découragée. Sans blague, elle n'arrivait même pas à frapper la balle. Je me suis demandé si j'allais ressembler à ça avec en moins le kit complet de golf -même si j'avais essayé en vain de m'habiller comme une golfeuse. Il y avait un petit cul, pas trop bon lui non plus, et deux jeunes hommes (je vais commencer à les spotter plus vite, les jeunes mâles, maintenant que je fais partie de la grande famille des hominidés célibataires). Je ne sais pas si vous connaissez l'émission américaine 'the Hills' mais parfois je tombais dessus en zappant sur ma télé, et les bonhommes de cette émission allaient parler 'entre hommes' sur un driving ranch. J'avais l'impression, en regardant ces deux gars avec leurs chandails noirs à motifs blancs, que j'étais dans 'the Hills', que le gars avec sa casquette et ses lunettes noires s'appellait Brody Jenner et que j'allais voir la caméra avec la moumoute de son surgir en arrière de lui. (En trois mots: pas mon genre.)
Le Brody Jenner de Laval, à droite complètement, assis sur le banc (qualité de la photo: nulle) |
Donc mon amie Fred arrive, et je lui demande si je devrais m'étirer avant de frapper les balles.
- Mais non, me répond-t-elle, c'est pas un sport, le golf.
Est ce que je peux vous dire que c'est peut-être pas un sport, mais kaliss que j'ai mal au dos aujourd'hui! J'ai de la misère à simplement m'asseoir... Se twister le corps de la sorte sans étirement, c'est un gros non-non. Et ma petite voix qui me disait 'étire toi, étire toi'... Pourquoi, mais pourquoi je n'ai pas encore compris qu'il faut toujours écouter sa petite voix intérieure?! Il me semble que ce n'est pas la première fois que je l'écris en plus. Mais bon, ça m'apprendra -encore une fois.
Ma sueur de dos. |
Alors on s'achète un gros panier de balles chaque (9$) et Fred me passe un bâton de golf (en location: 1$) et un tee. Fred préfère frapper des balles sur le vrai gazon plutôt que sur le gazon synthétique, principalement parce que sur un dix-huit trous, c'est du vrai gazon et il vaut mieux se pratiquer ainsi. Alors c'est parti. Et je suis heureuse de vous annoncer que j'ai aimé ça! J'étais super bonne! J'ai envoyé des balles à 100, 150 mètres, des belles ballounes, des belles droites, bref, Fred était impressionnée par ma première performance. J'ai vraiment envie d'en refaire, ça défoule franchement taper sur une petite balle avec un bâton de métal. Et j'avais la technique (ou presque là, je ne suis pas Tiger Wood (non, moi je suis fidèle, proouttt pout tchiii)), le bras qui reste droit, la finale en ballerine... décidément, je m'impressionnais moi-même.
Le seul bémol de cette activité, c'est qu'à chaque balle frappée, il faut se pencher pour en remettre une autre sur le petit tee, alors les gens qui ont des maux chroniques de dos s'abstenir. J'ai essayé de frapper sans tee, mais je n'ai pas été capable, j'ai même arraché une motte de terre et quand je l'ai regardée amoureusement en me disant 'ma première motte de terre', j'ai vu le ver de terre que j'avais arraché de son habitat. Pauvre petit.
Ma première motte de terre. |
Il faisait chaud, Fred et moi on a commencé à suer comme des cochons. Une chance qu'on était pas là avec une cruise, parce que quand t'as les aisselles trempées jusqu'en bas des côtes, le dessous de la craque de seins qui ressemble à une chute, c'est loin d'être sexy, disons. Et on a jasé. C'est bien pour ça, le driving ranch, en frappant des balles, on parlait entre nanas, c'était chouette. (the Hills, the Hills!) En une heure environ, on a frappé toutes les balles de nos paniers et ensuite on est allées s'acheter de quoi se rafraîchir: une slush pour moi et un cornet au chocolat pour Fred.
Et on s'est dit qu'on allait revenir.