WORD UP! |
J'aime beaucoup mes amis 33mag. Ils me font découvrir plein de belles choses: cette semaine, ils m'ont invitée dans un Word Up Battle. Je ne savais même pas que ça existait, ces choses là. En gros, un Word Up, c'est deux dudes qui se ''battent'', poétiquement, avec leurs mots. Un mois avant l'événement, ils apprennent contre qui ils vont se démener vocalement et à eux de trouver des phrases qui riment et qui rient de leur adversaire. Ils ont amplement le droit de parler de ce qu'ils veulent, comme par exemple, de l'embonpoint de l'un, ou de l'enfant autiste de l'autre, bref, les couteaux volent bas. Mais c'est accepté, et à la fin, ils se serrent dans leurs bras avec une bonne poignée de main. Moi, j'aurais des questions à me poser sur moi-même si pendant trois minutes un gars avait fait un poème sur mes défauts... je sais qui je suis et où je m'en vais, mais bon, je suis sensible et tout. Comme une vraie fille. Mais après réflexion, peut-être que dans le fond, je serais plus en criss...c'est à voir.
Jeremie et moi, on s'était donné rendez vous au resto; il est arrivé fashionably late, et je me mangeais l'estomac par l'intérieur. On est allé manger au 'dans la bouche' sur Mont-Royal, qui soit dit en passant, est pas extraordinaire (je suis difficile) et là, il m'a expliqué les grandes règles du Word Up: un MC, ça veut dire 'maître de cérémonie' (j'le savais même pas!), ils ont trois round d'une minute chacun, donc chaque bataille dure six minutes (ah le calcul mental), les gars ont des fiches comme de vrais athlètes (genre 3-1), pas le droit de se toucher physiquement, etc. Slang, ça veut dire 'expression', et 'se faire donner du brain', en bon français, ça veut dire se faire piper. Bon. J'avais mon lexique, j'étais prête. Et puis là on s'est mis à rire des gens qui étaient clairement dans des dates qui avaient l'air fucking deep autour de nous, tsé, super forcé, et on a un peu regardé la game de hockey, même si je m'en balance vraiment, du hockey...
Quand on est arrivé au Bain Mathieu, où avait lieu le Word Up, il y avait une file monstre et des gardiens qui fouillaient tout le monde, mais fouiller comme j'ai jamais vu fouiller. Les gars devaient vider leurs poches au complet, les gardes tâtaient vraiment tout, même les bobettes.
- C'est parce que à la dernière édition, y'a un gars qui s'est fait poignarder, m'a dit Jeremie.
Chouette! Ça c'est mon genre de place. Puisqu'on est des médias et que 33mag était un fier partenaire de la soirée, on est passé devant tout le monde. Le gardien m'a volé mon RedBull, a fouillé mon sac bordélique plein de comptes impayés, de vieux kleenex et de vieux slips de paye qui sont presque transformés en kleenex. Il avait l'air d'avoir fini sa job, alors je lui ai demandé:
- Ben, et moi, tu ne me tâtes pas? À part mes jambes, tu vois ben que je peux rien te cacher là... (j'étais en bas nylon-jupe courte)
- Ouain, ça vient, ça vient... t'as hâte hein!? a-t-il répliqué.
Disons, me faire tâter par un gros garde de sécurité, c'est toujours plaisant... not. Et quand je suis rentrée dans la place, y'a un dude qui a braqué sa caméra sur moi en criant:
- Un p'tit mot pour le Word Up!
Baz et Jeremie qui attendaient le flash qui n'est jamais venu |
Et moi, j'étais tellement surprise que j'ai balbutié un ''euh, bleuh brap pfiou bloup bliii, euh, BRAAAP!". J'espère de tout mon coeur qu'ils vont le mettre dans leur vidéo. J'ai juste l'air trop conne, ha! On est allé se commander de la beer, et Jeremie a pris deux bières et un rhum&coke, et la fille au bar a dit ''je peux voir trois bracelets?"
- J'ai peut-être l'air alcoolique, mais y'en a deux pour moi! lui a-t-il répondu.
- Pourquoi elle veut voir des bracelets? j'ai demandé à Jeremie.
- C'est 16 ans et plus, la soirée. Les moins de 18 ans ont pas de bracelets, donc ils ne peuvent pas aller commander...
Et moi, je me suis dit que c'était une technique de marde, leur affaire de bracelets/pas bracelets. Quand on est jeune et qu'on veut boire, ou fumer, ou whatever, on arrive toujours à ses fins. Parole de Mitche qui rentrait aux Foufs à la soirée ladies night à 17 ans avec la carte de ma soeur (on ne se ressemble pas pantoute). Quand le show a commencé, l'animateur, Rémi 'FiligraNn' Ste-Marie, qui était clairement un mec qui a travaillé toute son adolescence dans des camps de jour, nous faisait répéter ''word up" après lui, avec des "oh, j'entends rien, quoi? WORD UP!" de la même manière qu'un animateur de foule d'une émission tournée devant un public demande aux spectateurs un peu emmerdés d'attendre aussi longtemps "ça va bien ce soir? j'ai pas bien entenduuuu?" et que personne ne répond.
un suit de velours caramel, c'est winner. |
J'ai observé la foule. Ben du jogging (combien de fois je vais devoir dire que le jogging, c'est un pyjama, et que aller en public avec ça, c'est un gros fail? Même si t'es un hip-hoppeux, t'as juste l'air cave), ben des casquettes à palette droite, et des ti-culs underage blancs comme des draps et pas musclés pantoute en camisole blanche. Eminem style. Et là, j'ai vu un petit bijou:
On l'a pris en photo tout plein, il était merveilleux. Bon, j'avais pas traîné ma Canon, fort heureusement, parce que la soirée s'est éternisée jusqu'aux petites heures du matin, j'avais juste ma petite caméra de merde, alors ça sort pas super beau. Aujourd'hui, je regrette de ne pas être allée à côté de lui et de lui demander de poser avec moi. J'ai demandé à Jeremie et à Baz s'ils voyaient des belles filles, pour les statistiques de mon blogue. Ils m'ont dit non.
FiligraNn nous a expliqué les règles. Ç'a duré un bon quinze minutes... fuck, y'en a des règles à respecter. Pas le droit de franchir la 'ligne invisible', pas le droit de 'bouher' les gens, pas le droit de faire 'hooon' quand un dude a un blanc de mémoire, pas le droit d'avoir des cheerleaders... ça ne finissait plus. Le monde recommençait à jaser, alors de temps à autre, il criait un bon " fermez vos kaliss de yeules!" pour pouvoir continuer à expliquer ses règlements. Et ç'a commencé. Je ne connaissais pas les gens qui se battaient, mais j'ai ri une couple de fois sur ce qu'ils disaient. En fait, j'ai bien aimé ça, c'était chouette, voir des dudes s'insulter de manière poétique avec un léger beat de rap a cappella. La foule embarquait, il y avait, quoi, 150, 200 personnes.
OSTIE que j'suis laide. Hip hop style. |
Puis, pendant une bataille, un adepte d'un des gars qui se battait a lancé quelque chose de pas beau sur son rival, Jeune Chilly Chill, paf, ça s'est envolé partout, le pauvre en avait plein dans les lunettes. Sur le coup, je pensais que c'était un genre de fond de baril de bière à cause de la couleur, tsé, quand tu changes un baril dans un fût, faut pomper quelques temps et y'a juste de la mousse qui sort... puis on a appris que c'était une tarte extra glaçage, et la grande question était ''mais comment il a fait pour entrer avec une tarte dans la place?" Le voyou s'est fait foutre dehors par les gros gardiens et c'était le chaos dans la piscine, la ligne invisible n'existait plus pantoute. Un peu plus, et le monde se battaient, avec leurs poings, cette fois. FiligraNn a empoigné le micro et a expliqué que c'était pas correct de faire ça, mais que ''kaliss que ça va être beau sur caméra!" Et parlant de caméra, leur lumière ne fonctionnait plus. Eh les joies de la technologie. Un léger glaçage, et paf, ça ne marche plus. Pour calmer la foule, ils se sont mis à pitcher des t-shirts, et mon voisin en a reçu un. Je lui ai demandé si je pouvais l'enfiler le temps d'une photo; vous voyez ce que ça donne. C'est juste laid.
un p'tit preview des deleted scenes... |
Il y a eu plein d'autres choses qui (me) sont arrivées, mais vous irez lire tout ça sur www.33mag.com lundi prochain, section magazine, faut que je me garde un peu de viande pour mes deleted scenes.
On est ensuite allés au Salon Officiel pour faire du repérage pour une de mes prochaines activités 52. Elle va être belle celle là, j'vous dis. Jeremie et moi, on a gagé un shooter de vodka-clamato que le vieux qui était assis au bar et qui me faisait des sourires était un habitué. Ben, moi, c'est ce que je disais, Jeremie disait que non. Après s'être renseigné auprès de la barmaid, j'ai gagné. Je crois que Jeremie ne va plus jamais gager avec moi sur des situations de bar, j'ai trop l'instinct de barmaid, ha.
Puis, vers 2h du matin, Laurent et Baz nous ont texté pour qu'on aille les rejoindre dans un after où il n'y avait plus de bières, alors on s'est pointé au dépanneur qui vend des caisses de bières après 23h et j'ai essayé de dealer son prix, au bonhomme, rien à faire. 70$ pour une caisse de 24 Molson Dry... comme c'est assez cher, on s'est dit que je pourrais en vendre 5$ la bouteille. Arrivés au party, Baz était complètement wasted, Laurent dansait et moi j'ai fait passer le message que y'avait de la bonne bière froide à vendre. J'ai quand même réussi à me faire 40$, alors si on se dit qu'une caisse normalement est 30$, j'ai réussi à rentrer dans mon argent (quelle expression, pareil, rentrer dans son argent). Surtout qu'il m'en reste, comme si j'allais laisser une caisse à 70$ traîner dans un party d'inconnus, oui, je suis bitch, mais je suis aussi cheap. Ma soirée au party se résume à me faire engueuler par une jeune femme de 21 ans qui me débitait qu'elle devait quelque chose à son employeur qui la faisait travailler douze heures par jour pour un 25$ de tip quand j'essayais de lui faire comprendre qu'elle se faisait manger la laine sur le dos par un connard, que si elle travaillait deux ou trois jours dans un bar elle ferait plus d'argent et aurait plus de temps à consacrer à ce qu'elle voulait vraiment faire dans la vie. Alors, j'ai haussé le ton, parce que je refuse tout simplement de me faire engueuler par quiconque, surtout quand j'ai raison. Après mon speech, elle a versé une larme, et bon, j'me sens pas mal, mais faire pleurer du monde dans un party, c'est pas super génial de ma part. Alors, si tu lis mon blogue, chère demoiselle, je m'excuse, encore, même si on était devenues des amies par la suite. Mais tu avoueras que j'avais raison, et tiens, j'te paie un shooter si un jour tu te pointes à ma job... sans rancune! ;)
Puis, vers 2h du matin, Laurent et Baz nous ont texté pour qu'on aille les rejoindre dans un after où il n'y avait plus de bières, alors on s'est pointé au dépanneur qui vend des caisses de bières après 23h et j'ai essayé de dealer son prix, au bonhomme, rien à faire. 70$ pour une caisse de 24 Molson Dry... comme c'est assez cher, on s'est dit que je pourrais en vendre 5$ la bouteille. Arrivés au party, Baz était complètement wasted, Laurent dansait et moi j'ai fait passer le message que y'avait de la bonne bière froide à vendre. J'ai quand même réussi à me faire 40$, alors si on se dit qu'une caisse normalement est 30$, j'ai réussi à rentrer dans mon argent (quelle expression, pareil, rentrer dans son argent). Surtout qu'il m'en reste, comme si j'allais laisser une caisse à 70$ traîner dans un party d'inconnus, oui, je suis bitch, mais je suis aussi cheap. Ma soirée au party se résume à me faire engueuler par une jeune femme de 21 ans qui me débitait qu'elle devait quelque chose à son employeur qui la faisait travailler douze heures par jour pour un 25$ de tip quand j'essayais de lui faire comprendre qu'elle se faisait manger la laine sur le dos par un connard, que si elle travaillait deux ou trois jours dans un bar elle ferait plus d'argent et aurait plus de temps à consacrer à ce qu'elle voulait vraiment faire dans la vie. Alors, j'ai haussé le ton, parce que je refuse tout simplement de me faire engueuler par quiconque, surtout quand j'ai raison. Après mon speech, elle a versé une larme, et bon, j'me sens pas mal, mais faire pleurer du monde dans un party, c'est pas super génial de ma part. Alors, si tu lis mon blogue, chère demoiselle, je m'excuse, encore, même si on était devenues des amies par la suite. Mais tu avoueras que j'avais raison, et tiens, j'te paie un shooter si un jour tu te pointes à ma job... sans rancune! ;)