Il était une fois deux gars, John et Alex. Il y en a un qui aime les trucks et le cuir, et l'autre qui est né tout nu dans une boule d'électricité dans un parking, comme Arnold pis l'autre police qui parle jamais sauf pour imiter les autres et qui transforme ses bras en épée. Eh oui, je parle bien de Contrats d'gars/Vie de vrai gars... j'ai passé deux jours à les observer dans leur habitat naturel.
Jour 1
- Là, je sens le vrai mâle, il a dit.
L'équipe est petite: il y a le réalisateur, Pierre Luc Gosselin, deux helpers/techniciens/accessoiristes, Jonathan Barbe et Mathieu Dubuc, et évidemment Jonathan Roberge et Alexandre Champagne, les deux hommes virils. Jo Barbe avait apporté des beignes plein de sucre pour déjeuner et la maman d'Alex avait acheté des barres tendres, bouteilles d'eau, jus d'orange, sandwich pré-faites et autre nourriture avec des ingrédients étranges que mes papilles aiment pas trop (hep, que voulez-vous, déformation professionnelle, mais c'est très gentil de sa part, faut l'avouer, c'est une bonne maman). En attendant le forgeron, Jo Roberge, avec l'air innocent, passait en coup de vent entre nous et donnait des coups sur les pénis de tout le monde en criant ''pénis! pénis!''; j'ai même eu droit à un coup de vulve (il a dit "vagin!", et moi je lui ai fait un cours d'anatomie féminine: le vagin est le conduit intérieur, la vulve, c'est l'extérieur; il n'est jamais trop tard pour en apprendre plus sur les femmes, eh). En fait, j'aurais dû lui dire de dire pubis, c'est bien plus laid comme mot, et ç'a plus de sens.
OSTIE de médiéval!!!! |
Le forgeron est enfin arrivé, et on a pu entrer dans l'atelier. J'ai spotté le seul banc et je me suis écrasée dessus, en prenant bien soin de ne pas mettre ma peau en contact avec le coussin tout crasseux (j'avais enfilé mes vêtements que je portais la veille au bar -trop fatiguée pour chercher autre chose, c'est-à-dire une jupe courte). Après s'être installés, ils ont commencé à tourner: en gros, les scènes dans la forge sont John et Alex qui écoutent des ondes radio de la police et ils captent un appel de prise d'otage (c'est leur "moment de shiner, ostie": pour eux, les polices sont tous des fions qui ne sont pas des vrais mâles et ils veulent leur prouver qu'ils sont meilleurs qu'eux). Il y avait une scène où ils devaient soulever une bâche (pleine de boucane pour plus d'effet) où était leurs guns et s'armer: ils en ont rajouté encore et encore, avec tous les objets meurtriers qu'il y avait dans la forge, une fourche, une scie ronde, puis Alex qui met des gants, qui clique des mousquetons de corde jaune, John qui enfile sont coat de cuir, en veux-tu en v'là. J'ai proposé de zipper ma botte et on l'a fait; la joke c'est que c'est un mollet de fille qu'on voit. Et paf, je suis une figurante de mollet!
j'ai choisi l'image sur le calendrier. chic, non? |
En face de la forge, il y avait un lave-auto: je me suis dit "tiens, je vais aller faire laver mon char qui est rempli de tape de St-Tite (voir semaine 24), ça va me sauver du temps"; puisque cette semaine, j'ai deux contrats de traiteur en deux jours et pas de temps ni l'envie de décoller cet adhésif trop puissant. J'ai vraiment bien fait: ça leur a pris une heure et demi la nettoyer, et ils ont dû prendre un gun à chaleur pour tout décoller. Ça m'a coûté fucking 60$, mais c'était de l'argent bien dépensé, je me suis dit, comparé au temps que ça m'aurait pris à le décoller moi-même; j'ai pas ça, moi, un gun à chaleur, juste un séchoir à cheveux, et je n'aurais même pas pensé à utiliser la chaleur, je ne suis pas une professionnelle de carrosserie, tiens. C'est la première et dernière fois que je mets du tape sur mon char, promesse de vie.
Puis ils ont tourné le vidéoclip du groupe de John et Alex, Tabarnak Fourrer: j'ai ri tout le long (en silence), surtout de John, qui joue du gun sans aucun rythme en hurlant et en dansant tout croche. Alex m'a proposé de faire la fille qui danse en arrière, mais j'ai refusé; ça aurait été plus drôle si j'avais eu un suit sexy de racing ou un bikini Labatt 50, et je l'aurais fait sans problème. Mais habillée en moi, pas trop, non. Le tournage a fini vers les 17h30, et moi je suis allée illico faire une trop courte sieste avant de retourner derrière mon bar. Jo Roberge, lui, a dit qu'il allait se masturber big time avant d'aller se coucher.
Jour 2
John |
- Pis? C'était bien, ton crossage, hier soir?
Il y avait une dizaine de figurants, dont quelques uns qui se battaient juste pour le fun. Ah, la testostérone. Je suis allée m'asseoir avec eux pour leur poser quelques questions:
- Toi, t'es un ami de quelqu'un sur le plateau?
- Non, j'ai vu sur Facebook qu'ils avaient besoin de figurants alors j'ai envoyé mon nom...
Un autre m'a dit:
Alex |
Ils ont terminé de tourner les scènes de la guerre du Vietnam, et on est allés manger tous ensemble au St-Hubert; et dans la voiture d'Alex, il y avait un figurant, Guillaume de son prénom, et ils jasaient de char de police:
- Un gros criss de crown Victoria police pack, man.
- Quoi? Tu parles français là? j'ai demandé.
Un langage de vrai gars que je ne saisi pas du tout le sens...
J'ai assisté à ma première food fight, c'était fantastique: je ris encore en y repensant. À un moment, Jo Barbe a pris un morceau d'orange dans ma salade ("tabarnak, c'est qui qui a commandé une salade!?!") et il l'a lancé en faisant une catapulte avec sa fourchette; c'est atterri sur le mur et ç'a fait une grosse coulisse. J'ai lancé un morceau de frite par derrière et elle est tombée directement dans le pot de sauce brune de Jo Roberge, quand même, hein, j'ai un sale visou. Après avoir mangé, rigolé et tralala, on est retourné dans le champ tourner les scènes de nuit. La conne, je n'avais pas pensé m'apporter un chandail chaud, moi qui normalement est la fille la plus prévoyante du monde, et une chance que Guillaume en avait un en surplus, il me l'a prêté, j'ai même mis un manteau de la guerre de Sécession par dessus et je gelais quand même. Les figurants qui restaient avaient tous un sale équipement de l'armée, manteau, bottes, casques, et même les gros sacs avec plein de poches, alors j'ai demandé pourquoi:
- Non, on joue au paintball.
- Moi, a dit un gars, je l'ai fait l'armée, mais j'ai pas fini.
un Allemand qui se fait exploser le crâne |
- Pourquoi?
- Parce que c'est d'la grosse marde!
Conclusion: c'est drôle, un plateau de tournage plein de gars qui niaisent, j'aime ça, moi les niaiseries, je suis une niaiseuse assumée. Je trouve juste que ça manque légèrement d'organisation féminine, tsé, une bonne marâtre qui fait en sorte que ça va vite et bien en fouettant un peu le monde. Ça, c'est mon côté chef qui parle... ceci dit, j'ai bien hâte de voir la saison 3. Et mon mollet fraîchement rasé.
la dernière scène de la première émission |
allez voir les deleted scenes sur http://www.33mag.com/, section magazine (en ligne les lundi)
p.s. maintenant que j'ai publié mon article, j'attends un coup de fil, n'est-ce-pas, Viviane? (inside de filles, fallait que je la fasse...)