le modèle |
Mon pote Clifford Brown voulait depuis quelques mois participer à l'Affaire 52, et on avait prévu aller faire de la pêche sur glace ensemble (et avec plein d'autres gens qui voulaient principalement être dans une cabane à boire du Caribou maison) mais il a commencé à pleuvoir assez tôt dans l'hiver, puis ça gelait et ça refondait; bref, trop instable pour ça. Mais j'ai bien l'intention d'y aller l'hiver prochain, j'me suis même trouvé une toque de poil parfaite pour une journée d'hiver à l'extérieur, peu avant mon carême de magasinage. On a donc choisi d'aller se faire tatouer à la place, moi je voulais vraiment, là, j'étais prête, et ça tombait bien parce que Clifford devait colorer son calmar qu'il a sur l'avant-bras. On est allés voir son cousin Hughes, qui travaille chez Imago, sur Prince-Arthur. Quand je suis arrivée, y'avait deux filles dehors assises sur la fontaine qui barrissaient des chansons avec une guitare et franchement, je plaignais les gens qui profitaient des terrasses fraîchement ouvertes. J'ai passé quelques temps dans la salle d'attente du Imago pendant que Cliff se faisait tatouer, au deuxième étage, et je les entendais gueuler comme des perdues, ces deux pauvres connes, même avec tout le bruit du biiizzz biiizzz des aiguilles qui s'activaient dans l'autre pièce.
Elles ne chantaient même pas bien, pas en même temps ni avec les même paroles et se regardaient en faisant des petits moves de main qui suivaient le ton de leur voix fausse. Pénible à souhait. J'ai feuilleté les livres de tattoos j'en ai trouvé mille et un que je ne ferais jamais sur mon corps, et j'ai écouté un tatoueur dont le nom m'échappe parler de son travail, et c'était franchement passionnant: il expliquait à une fille c'était quoi ses approches, pourquoi il avait fait tel tattoo de telle manière, les techniques utilisées, et j'ai réalisé à quel point c'est un très grand art, être tatoueur. Faut avoir confiance en toi-même exposant dix; qui tu es comme personne autant que comme artiste, en ton talent, tes mains, faut que les gens te fassent confiance; et tes oeuvres sont mieux d'être satisfaisantes parce que c'est là pour un gros criss de boutte sur le corps des gens. Je respecte beaucoup les tatoueurs. Les bons, en tout cas.
J'ai demandé à plusieurs tatoueurs c'était quoi leur cheminement, s'ils avaient étudié en arts ou quelque chose dans le genre, et la plupart ont appris le métier sur le tas, mais tous sont bons en dessin indéniablement. J'ai demandé à l'un d'eux si ça serait bien d'avoir une école de tatoueurs, et il m'a répondu:
- Ben non! Ça ferait comme les humoristes, y'en aurait trop et trop de pas bons, aussi. Faut que ça reste comme ça, tu l'as ou tu l'as pas en toi, tsé.
le commencement |
J'hésitais entre le faire à droite ou à gauche, mais comme je sais pas pourquoi je préfère mon profil gauche, j'avais peur que si je le faisais à gauche, je m'écoeure de voir ma plume trop vite, alors après consultation avec mes amies, je l'ai fait du côté droit. Ma maman aurait préféré que je n'en fasse pas pantoute, mais je voulais bon, je trouve ça joli des tattoos, c'est comme les cicatrices; c'est des souvenirs, bons ou mauvais, qui sont là juste pour toi, c'est beau, ta vie écrite sur ton corps.
Hughes au travail |
- Euh, ton sein sort, m'a dit Hughes.
- J'men kaliss, j'ai MAL. Pis de toute manière ça serait pas la première fois que quelqu'un voit mes boules dans mes activités 52, j'ai dit, les larmes aux yeux/le maquillage tout croche.
l'artiste et son oeuvre |
KUDOS à Hughes, j'ai un miroir juste là et je le regarde et il est franchement bien réussi. L'endroit, l'angle, les couleurs, les dégradés, le contour, tout est parfait. Énorme merci! Je lui ai d'ailleurs donné un gros tip, il m'a dit que c'était trop et moi je lui ai dit "tu viens de me marquer à vie, tu le mérites" et je le pense vraiment. Je suis bien contente d'être tombée sur lui, merci la vie. J'ai hâte de voir mon tattoo et ses couleurs dans un mois, quand il aura complètement guéri...
Maintenant, quand je vais regarder ma plume, je vais penser à plein de choses: ma famille, tout ce que je viens d'écrire ici, et tout ce que j'ai vécu pendant ma première année 52. C'est beau!
*J'avais dit y'a deux semaines que j'avais pris une job pour mon blogue, et j'ai pas pu y aller, faute de manque de temps, et c'est normal avec une semaine de 82 heures. C'était figurante dans le prochain film de Xavier Dolan (Laurence Anyways), ha ha. J'aurais été une dame dans un bal dans les années 90; je suis même allée essayer mon costume pis toute. Ma robe aurait été longue et en velours vert, avec une craque tout le long de la cuisse à l'avant, des souliers en plastique flashy style miroir et un collier en platique/métal cheap argent qui ressemblait à un choker. C'était vraiment laid. Mais j'ai eu trois contrats de traiteur en trois jours (lire ici nourrir 104 personnes en tout), quatre soirées au bar -et tout ça les même journées, évidemment- bref, j'ai rushé un peu, et j'ai dû abandonner mon idée d'aller porter une robe laide dans un film qui parle d'un mec qui veut devenir une femme. Plate, hein? C'est la vie. ;)
p.s. j'sais ben qu'en français on dit 'tatouage' mais ça me tentait pas bon.
Cette semaine sur 33mag, je continue avec mon Manuel du Parfait Client, volume 2: comment commander comme un King, Chapitre 1 (trop de stock à dire!).
Ça va devenir une référence, je le sens. Merci à tous ceux qui m'écrivent leurs commentaires/expériences sur mon email, mitche_d@hotmail.com....
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