vendredi 3 décembre 2010

semaine 35: le 281 (les danseurs nus)

Oh la.  En tant que bonne fi-fille hétérosexuelle jusqu'au bout des orteils, j'avais hâte d'aller voir des hommes à poil qui se trémoussent.  Je voulais me garder cette activité pour cet hiver, quand il fait froid et que c'est le fun se réchauffer de cette manière, i.e. par les yeux, mais mon ami Erik avait vraiment envie de faire une activité 52 avec moi.  Et puisqu'il est gai, et que j'essaie toujours de faire fitter mes activités avec les gens qui m'accompagnent (je suis une bonne hôte, je l'ai déjà dit ça? oui.), j'ai décidé d'aller aux danseurs nus, mais de faire la totale; le 281, qui est le premier bar de danseurs pour "hétérosexuelles" au Québec (et je le mets entre guillements parce que c'est clair que y'a pas juste moi qui se pointe là avec un ami gai) et les bars de danseurs du quartier gai.

Notre périple a commencé vers minuit, lorsqu'on est enfin arrivés devant le 281, qui est dorénavant situé au 94 Ste-Catherine Est.  On entre là, et Erik rencontre le chum d'un de ses amis dans l'entrée.  Parle, parle, jase, jase, le mec était clairement mal à l'aise, et bon, on ne comprenait pas trop pourquoi, alors on lui a dit "ben, à plus tard" et on est allés payer notre entrée: 5$ chaque, plus un tip au doorman qui nous a placé.  Hey, tipper un gars parce qu'il nous présente deux chaises: on aura tout vu.  Le pire dans tout ça, c'est qu'il nous a placé sur le bord de la scène, à gauche, juste à côté du speaker qui crachait au moins 200 décibels de musique, sans oublier la grosse lumière blanche qui illuminait les danseurs sur la scène, bref, on entendait trop et on voyait absolument rien, avec ce gros spot direct dans les yeux.  La musique était tellement forte que je ne pouvais pas ne pas boucher mes pauvres oreilles qui souffraient le martyr, Erik avait vraiment honte de moi avec mes doigts enfoncés dans mes cavités auditives.  Alors quand le serveur est venu prendre notre commande, je lui ai commandé une bière et des bouchons, ce qu'il n'avait pas (criss, à mon bar, où la musique est forte mais pas tant que là, on a des bouchons pour les oreilles, principalement pour le staff, mais ça arrive parfois qu'un client nous en demande, et lui donne le tout gratuitement et avec le sourire), alors je suis allée voir le placier, je lui ai expliqué que je travaille dans un bar et que mes oreilles sont sensibles et que je ne veux pas endurer de l'acouphène à 35 ans, il a bien rigolé et nous a trouvé deux chaises en face de la scène, mais dans le fond, où la musique est moins forte.  Une place vraiment parfaite, parce que y'avait une gang de p'tites filles d'environ 18 ans, avec des broches (pour vrai), qui se payaient danse sur danse.  On avait donc des danses juste dans notre face gratuitement.  

Maintenant, vous vous demandez, je suis sûre, si Jimmy de Occupation Double était présent.  Eh oui, il était là.  Et je suis heureuse de vous dire que j'ai vu son pénis.  Un beau pénis, bien proportionné, rose et propre, mais pas le plus gros que j'ai vu dans ma vie.  Il me chômait pas, le Jimmy.  C'était danse après danse, et on a calculé que s'il faisait que des danses à 10$ plus le tip (la petite fille embrochée, complètement obnubilée tout le temps de sa danse, lui a glissé un 20$ dans la main) en quatre minutes (c'est le temps moyen d'une danse à 10$, genre, une tune), alors s'est dit qu'il pouvait faire une dizaine de danses par heures, et qu'il travaille on va dire six heures, trois jours semaine, en un an, il ferait proche de 250 000$, et on s'entend que la plupart de cet argent n'est pas déclarée.  Donc faire Occupation Double lorsque tu es danseur nu, c'est une fucking bonne idée, parce que toutes les petites groupies vont le vouloir lui, donc plus de danses, plus d'argent.  Méchant businessman, le Jimmy.  Je suis sûre que c'était tout calculé son affaire... digne de mention: un ami à moi m'a déjà dit qu'il avait déjà vécu une histoire de pipe avec lui.  Gai ou bi?  L'histoire ne le dit pas.  En tout cas, pas pour l'instant.  Continuez votre lecture, autres détails croustillants sur Jimmy un peu plus loin dans mon aventure.

La foule étant constituée majoritairement de filles, et non pas de femmes, parce que c'était vraiment de la belle jeunesse style "j'habite sur la rive-sud chez mes parents, je travaille dans un magasin de linge au quartier 10-30 et je dépense ma paye en danses à 10$" (oui, Jeremie, je suis une hater de la rive-sud, et paf), tellement que à un moment, j'ai dit à Erik:

- J'pense que je suis la doyenne ce soir.  Et en plus, je suis la seule qui porte des lunettes.

- Ben non, regarde les vieilles, juste là! Sont vraiment belles.

Parlant de vieilles, je dois avouer que ce n'est pas la première fois que je vais aux 281.  Sauf que dans le temps, j'avais 16 ans -totalement illégale-, c'était à l'ancien 281, et la salle était pratiquement vide, et les quelques clientes qu'il y avait semblaient s'appeller Marthe, Régine et Colette et la moyenne d'âge était, d'après mon oeil de lynx, de 50 ans.  C'est d'ailleurs là que j'ai vu mon premier pénis mou.  Oui, j'étais encore vierge dans le temps.  Et je me souviens m'être demandé c'était quoi le trip de se payer une danse-pénis-mou.  Bref.  Parlant de pénis mous, aujourd'hui, au 281, c'est du bien bandé que l'on voit.  Les danseurs se touchent et crissent leur pénis dur à trois centimètres du nez de leur cliente (j'espère qu'ils sentent bons), les embrassent sur les joues, les oreilles, et esquivent un mouvement du genre "je vais t'embrasser passionnément sur les lèvres, regarde ma belle moue, mais hop, je me dérobe à la dernière seconde, ah ha".  Moi qui n'a pas de pénis, je me suis demandé si c'était bon pour l'engin de bander/débander/bander/débander toute la nuit sans jamais venir.  Alors j'ai demandé à Erik, qui en a un, un pénis, mais qui ne bande/débande/bande/débande pas vraiment souvent (lui c'est bande/fourre/débande), il m'a dit que sûrement que non, ça ne devait pas être très bon.  Il a ajouté que dans certaines parties du monde, les hommes boivent du sang d'animal avant de faire du cul, et que le sang s'en va directement dans leur pen, ce qui le rend bien gros et tout.  Qu'est ce que les hommes ne feraient pas pour en avoir une plus grosse.  Je vous mets au défi de le faire, pour voir.  Je parle de boire du sang d'animal, et je veux des comeback, aussi.

Et le plus beau, dans notre aventure, c'est que c'était les auditions, ce soir là.  Des dudes comme mon frère (j'ai pas de frère) qui vont sur la scène se déhancher -et parfois montrer leur pénis s'ils se sentent en confiance- dans l'espoir de gagner 50$ à la fin et de peut-être se mériter une place comme danseur dans la très grosse équipe du 281 (on a compté à peu près vingt hommes en torse, et peut-être qu'il y en avait d'autres en coulisses, on sait pas).  L'animateur de foule, Jeff, une créature qui a cinq ans d'animation d'hommes nus derrière la cravate (et qui m'a d'ailleurs offert une job d'animatrice de soirée quand j'ai discuté avec lui/posé mes questions, eh que j'ai du potentiel écrit dans la face) nous a annoncé que les auditions commencaient maintenant avec... Jonathan D.  Erik m'a regardée en battant des mains:

- C'est le gars qu'on a croisé dans l'entrée!!! HAHAHA!  C'est pour ça qu'il était autant mal à l'aise tantôt!

C'était légèrement pathétique, son affaire.  Il tournait en rond sur la scène en montrant ses bobettes american apparel et nous a gratifié de quelques pirouette style "j'ai déjà étudié le cirque dans ma jeunesse et/ou je veux être artiste-acrobate".  Mon ami se pissait dessus de rire; le pire, je crois, c'était que d'après Erik, le chum de ce gars ne semble pas savoir ce que fait son homme dans ses temps libres.  Et là, je crois qu'il va le savoir...  Digne de mention: le troisième candidat, Rick Hard (quel nom de merde, ça fait presque Patrick Huard), est entré avec un chandail écrit Iron Man en gros, s'est déshabillé vraiment vite avec des moves de petit lapin chaudasse et n'a même pas fini sa tune.  Jeff est entré sur scène en catastrophe, pensant qu'il avait au moins une ou deux minutes de plus en arrière scène à attendre que le mec finisse sa chanson, et a dit dans son micro:

- Wooo!  Veux tu ben me dire qu'est ce qu'il vient de se passer, là?  C'était genre Arnold sur le speed, ça!... Tsé... il paraît qu'on danse comme on fait l'amour....

La foule riait aux éclats.  Si j'avais été le gars, j'aurais eu tellement honte...

Le tas de danseurs nus à notre droite regardait le show d'amateurs et se bidonnaient au max.  J'en ai accroché un qui venait tout juste de montrer sa graine aux petites rive-sudiennes devant nous et je lui ai demandé:

- Toi, tu trouves tu ça hilarant, les auditions?

- Pourquoi tu me demandes ça?

- Ben, pour savoir, j'écris un article sur le 281 pour 33mag....

- Désolé, je ne fais pas d'entrevue, a-t-il répliqué, tout sérieux, avec une lueur de je-suis-une-star dans les yeux.

- Merci quand même, dude.


mon étampe: un torse d'homme nu. y'a de la
suite dans les idées au 281.

Pfff.  C'parce que ma question avait même pas rapport avec toi, bonhomme.  (Je peux même le nommer: c'était Shawn; la fille au vestiaire, super fine, m'a donné une feuille avec les faces des danseurs et leurs noms.  Alors, Shawn, t'es pas fin, y'en a d'autres qui ont bien voulu répondre à mes questions stupides. Na.)

Et puis là, y'a le danseur Andrew (qui avait l'air d'habiter à La Prairie, dans une nouvelle construction beige style maison Bonneville, avec sa femme, ses deux enfants et sa cour en gravier (parce que c'est un nouveau quartier, y'ont pas posé le gazon encore -j'ai l'imagination fertile), anyway, tout ça pour dire qu'il avait l'air ben mature, et après renseignements, ça fait 15 ans qu'il travaille là, donc on se fait facilement une idée sur son âge) qui a fait une danse sous la douche, avec flash de blacklight derrière lui, un show qui faisait vraiment Flashdance -le movie-, et à la fin de sa séance de nettoyage, les lumières se sont éteintes et il a dessiné un coeur avec une flèche en peinture qui glow in the dark sur son torse, pour ensuite badigeonner sa grosse verge (grosse, là) avec la dite-peinture.  De toute beauté.

Après nos deux bières et quelques shooters que mes voisins m'ont gracieusement offert sans même me connaître (et je leur ai rendu la pareille), on a décidé de changer de place: direction quartier gai.  On a marché jusque là en fumant un p'tit pétard et en rigolant du chum de mon ami qui nous avait montré son petit pénis gris pas bandé.  Pauvre mec...

On a fait trois bars de danseurs nus gais, et un seul a accepté de m'accueillir, moi, pauvre humaine qui se trimballe avec un vagin.  Sont pas gentils, surtout que les deux bars qui n'ont pas voulu de moi étaient pratiquement vides.  C'parce que j't'aurais acheté une ou deux bières.  Pis en plus, ta review va pas être bonne.  Donc le Stock, et le Campus, mangez donc d'la marde, maudits sexistes.  Si jamais je rencontre un homme qui est pas supposé être là, j'vais certainement pas l'écrire sur mon status facebook le soir même.  Quoique.... ;)  Enfin, le bar gai dans lequel j'ai pu entrer était vide, pas de danseurs, et c'était plate.  On est même pas resté pour un verre.

Ensuite j'ai fumé une cigarette en discutant avec deux danseurs et un client clairement très saoûl devant le Campus, qui d'ailleurs m'adorait, avec mon joli visage et mes paroles crues (il m'a dit être le président d'une méga compagnie que je vais taire le nom, parce qu'il était gentil, et très drôle avec son accent français).  Puis lui et son danseur sont retournés à l'intérieur et on est restés à discuter avec l'autre danseur, et parle, parle, jase, jase, on lui a dit qu'on revenait du 281 et qu'on avait vu le pénis de Jimmy.  Il nous a dit alors: "vous savez qu'il est gai?  Il paraît qu'il l'a annoncé publiquement, d'ailleurs."  Ah oui?  Eh ben.  Même s'il est gai, ça changera rien au fait que toutes les petites groupies de TVA vont vouloir aller regarder le phallus de Jimmy.  Il va quand même se faire le motton. 

2h40am.  Erik et moi décidons qu'on en a assez vu, et on se dit aurevoir.  Je me dirige vers ma job pour aller dire un petit salut à mes collègues, et leur raconter ma soirée; Raph était bien déçu de ne pas avoir vu ça.

Conclusion: le 281, c'est ben plus hot.  Quoique des dudes qui se ressemblent tous, avec leur douze abdominaux, aucun poil (un homme, c'est beau avec du poil, voyons) et le même tan, moi, ça ne me fait pas tripper.  J'aime un vrai homme, avec quelques petits défauts, tsé.  Pas un adonis grec trop pompé, ça fait plastique.  Et j'ai de la misère à saisir le fun qu'on peut avoir à se faire mettre un zizi inconnu à un pouce de ta face sans pouvoir y toucher.  Et payer pour, en plus.  Non, je préfère un bon one night stand.  C'est gratis, ça, et beaucoup plus amusant.

Vous comprendrez que j'ai pas pu prendre de photos pour l'activité.  On avait même pas le droit de sortir nos cellulaires pour répondre à un appel, alors les caméras, c'est un big no-no.  Alors utilisez votre imagination, ou allez tout simplement vous rincer l'oeil par vous-même.

Digne de mention encore une fois: les verres style gin-tonic sont exactement du même format qu'à ma job, mais au 281 c'est genre 7$.  Tandis qu'à La Shop, où je travaille les vendredi et samedi soirs (je pense que c'est la première fois que je nomme le nom de mon bar dans mon blogue, faut fêter ça), c'est le même ostie de drink pour 2$.  Y'a pas d'homme nus par contre... quoique... !!

les nombreuses deleted scenes seront sur le http://www.33mag.com/ en début de semaine prochaine, comme à l'habitude, amigos!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire