mercredi 3 mars 2010

semaine 0: le commencement

Je devrais remercier mon père: c'est lui inconsciemment qui m'a donné l'idée de ce projet personnel. Alors merci, Papa.

Tout a commencé à la fin du mois de février 2010. Mon père m'a annoncé qu'on lui avait demandé d'exposer sa moto qu'il a construite de ses mains au Salon de la Moto de Montréal, et qu'il aurait besoin de mon aide pour aller la porter au début du Salon et aller la rechercher à la fin de l'événement. J'ai accepté avec plaisir, contente enfin de pouvoir rendre service à mon petit papa qui m'aide tant dans la vie.

Dimanche: dernier jour du Salon de la Moto. J'y vais avec mon père et mon oncle, on apporte le pick up pour rapporter la moto à la maison. Lorsque j'entre dans le salon, une des premières choses que je remarque est les deux pitounes à souliers de latex, les fesses à l'air et de belles grosses fausses boules, entourées de vieux mecs moustachus en pantalons de cuirs et t-shirt pas de manche qui se font prendre en photo. Une d'elles porte un beau chandail bedaine qui est écrit 'Solid Gold' dessus (un superbe bar de danseuses* situé à côté de l'autoroute 40). Je suis sûre que sur une scène, avec de belles petites lumières de couleurs, ces deux filles doivent être pas si pire, peut-être sont-elles même de véritables athlètes de poteau, mais le cul à l'air sous les durs néons du Palais des Congrès, c'est une autre histoire.

J'ai vu une moto 'criblée' de balles, brodée 'the good the bad and the ugly' sur son banc de cuir, avec le dessin des trois bonhommes sur le réservoir. Il y avait même le manteau de cuir qui fitte avec la moto étalé par terre et la photo de Clint Eastwood avec ce qui était problablement le propriétaire de la moto et sa femme. La béquille, c'était un fusil de cowboy. Et puis quoi encore.

Un gars en chaise roulante vendait des calendriers de filles toutes nues sur des motos devant des granges. Lorsque je me suis approchée, un homme le feuilletait, ce calendrier. Une fille en jupe d'écolière jaune et noire mesurant à peine 10 cm recouvrant son zouizoui, les seins tellement gonflés qu'ils sont partout, assise sur une moto de flammes dans un champ. Une fille en G-string le cul collé sur le radiateur de la moto, la tête en bas mais les seins en haut, devant un tracteur. Abjection, bonjour!
- C'est des belles filles et tout, pas vulgaire pantoute! disait le vendeur. Pis c'est Samantha sur la couverture!
Who the fuck is Samantha?!

J'ai vu l'Association des Motocyclistes Gais du Québec, quand même. Ils font des brunchs, des soupers, des balades, des 'moto-rencontres' pour célibataires, ils font même parti de la parade de la Fierté Gaie, ça l'air ben le fun. Conditions pour être membre: posséder une motocyclette et être un homme gai. Eh oui, malheureusement, les lesbiennes ne sont pas admises, mais elles peuvent aller faire une bonne ride de moto entre gais sans problème. Mon père voulait que je lui demande si il y avait une 'initiation', mais bon, j'ai pas pu, le monsieur était tout cute et la question un peu trop sournoise.

J'ai vu une horrible moto avec des dagues, des haches, des pierres précieuses rouges en plastique incrustées partout, bref, une moto médiévale. Une horreur. J'ai vu un casque de moto entièrement en paillettes qui coûtait 350$, et si un jour j'ai à monter sur une moto régulièrement, je veux trop un casque comme celui là. J'ai vu un monsieur avec une jambe de bois qui avait numéroté sa moto de course 649 parce qu'il a gagné 10 millions de dollars à la 6-49. J'ai vu des motos de plastique, de métal, j'ai vu des scooters, des 4 roues (what the fuck), des craques de seins qui auraient peut-être pas dûes être exposées, des bambins émerveillés, des motos tellement shiny que j'aurais pu m'épiler les sourcils sans problème de lumière, des hommes en pantalons de cuirs qui ne devraient pas en porter, pis des t-shirts Harley Davidson, en masse de chandails de Harley Davidson. J'ai entendu de la musique qui fitte pas pantoute avec le 'style moto': Bob Sinclair pis la Compagnie Créole? (j'y aurais plus été avec Roadhouse blues de The Doors, ou Highway to hell de AC/DC, ou même Life is a highway de Tom Cochrane, à la rigueur...) J'ai vu un stand à bouffe qui m'a laissée perplexe: de la soupe et des sandwich aux oeufs? Une bonne frite graisseuse et un roteux, c'est ce que je m'attendais à voir... et à manger.

Après avoir vu tout ça et plus encore, j'ai imaginé l'affaire 52. Une activité -minimum- par semaine que je ne fais pas habituellement sur la durée de un an. Pourquoi pas? Et pourquoi un an? Faut ben commencer à quelque part, et se donner un time frame. Je ne peux qu'en retirer du bon temps, de belles expériences et de drôles de situations. Le reste, on balaie de la main. C'est parti. Et qui le veut me suit.



* Je suis sarcastique. En fait, je ne suis jamais entrée au Solid Gold, mais juste à regarder les photos de filles sur la devanture de l'édifice, les couleurs utilisées et les suits qu'elles portent, on comprend immédiatement à quoi on a affaire. Et puis je pourrais leur dire merci, à ces deux poupées gonflées: elles m'ont donné l'idée pour la prochaine -et première officielle- sortie: je m'en vais aux danseuses!




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